Dossier

Que doit savoir le pneumologue sur le nez de l’asthmatique ?

Mis en ligne le

31 oct. 2024

Auteur

C. La Croix

La polypose nasosinusienne (PNS) touche 2 à 4 % de la population générale. Les polypes sont des pseudo-tumeurs inflammatoires développées sur la muqueuse des fosses nasales et des sinus. Les symptômes principaux sont l’obstruction nasale, la perte de l’odorat et la rhinorrhée.
Un asthme est observé chez 40 à 65 % des patients souffrant de PNS. Le lien fort entre PNS et asthme se situe au niveau épidémiologique (fréquence augmentée de la PNS en cas d’asthme et inversement), physiopathologique (mécanismes inflammatoires communs), clinique (importance de la collaboration entre ORL et pneumologues) et thérapeutique (traitement sur les 2 sites inflammatoires). La PNS est un facteur majeur d’aggravation des symptômes d’asthme. Son traitement permet de diminuer la sévérité de l’asthme et de mieux le contrôler. Le traitement initial est local, il repose sur la prise de corticoïdes par voie nasale et les lavages de nez à grand volume. Dans certains cas, le recours à la chirurgie peut être nécessaire. En cas de récidive après chirurgie, il existe des traitements en injections sous-cutanées (anticorps monoclonaux).

Pour un pneumologue, comprendre le nez de son patient asthmatique est essentiel. La respiration nasale a un impact direct sur l’asthme : le nez joue un rôle crucial dans la filtration, l’humidification et le réchauffement de l’air inhalé. L’interconnexion entre les voies respiratoires supérieures (le nez) et inférieures (les poumons), surtout chez les patients asthmatiques, est très forte. Le pneumologue doit donc rechercher les symptômes en faveur d’une atteinte ORL et particulièrement rhinologique.…