La maladie mentale est-elle une maladie comme une autre ? Pourquoi ne le serait-elle pas ? Comme les autres pathologies, elle suppose une phase de diagnostic, parfois longue, puis la mise en place d'un traitement qu'il faut adapter selon la réactivité du malade, la définition d'un suivi personnalisé et une phase de réhabilitation pour autoriser le retour dans la cité.
Pourtant, force est de constater que, en France, la maladie psychiatrique, et les problèmes de santé mentale en général, sont souvent associés à une image négative. Pour la famille et les proches, l'annonce du diagnostic est le début d'une période d'isolement, parfois de honte, toujours de souffrance.
J'ai souvenir d'un jeune adulte, reconnu travailleur handicapé en raison d'un diabète sévère, qui souhaitait bénéficier d'une formation professionnelle adaptée. Au cours de l'examen de son dossier, j'avais mis en évidence un séjour en clinique pour état dépressif et je garde en mémoire son regard effrayé : “Ne le dites surtout à personne, s'il vous plaît, Docteur !”