Les jeunes adultes que nous prenons en charge à la suite des pédiatres pour une maladie rhumatologique chronique ont souvent l'impression d'être abandonnés par les “médecins d'adulte” alors qu'ils étaient très entourés et suivis par les équipes pédiatriques depuis leur enfance. La relation médecin-malade était alors plus conviviale et étroite, le rythme des consultations plus serré, la disponibilité plus grande.
Ce sentiment d'abandon n'est pas propice à la bonne prise en charge de ces maladies chroniques et à une adhésion optimale au traitement à un âge où l'on souhaiterait justement se débarrasser des carcans dont le traitement fait partie. La “médecine d'adulte” n'obéit pas dans sa forme aux mêmes canons que ceux de la “médecine pédiatrique”. Cela sous-entend des différences dans les manifestations de la maladie comme dans son traitement et sa surveillance. Cette phase critique de changement de monde est la transition. Dans son dictionnaire, Littré donne de ce terme la définition suivante : “manière de passer d'un raisonnement à un autre, de lier les parties d'un discours, d'un ouvrage. (...) Fig. Ménager les transitions, préparer adroitement son passage d'un parti à un autre”. Voici des mots qui peuvent résonner à nos oreilles.
[ ... ]