Une nouvelle journée annuelle du GREP (Groupe Rhumatologique français de l'ÉPaule) s'est déroulée en mars dernier, à Lyon. La 18e ! Et pas des moindres… De l'imagination fertile et sans limites des 3 compères du comité scientifique, Philippe Goupille, Éric Noël et Thierry Thomas, est né un superbe programme.
La journée a magnifiquement commencé, avec une nouveauté sous la forme d'ateliers interactifs, très concrets, concernant des éléments de base tels que la sémiologie, l'analyse radiographique ou les techniques rééducatives. Le but était d'en faire d'authentiques travaux pratiques où chacun “met la main à la pâte”. De l'avis de tous, cette expérience est à renouveler.
La journée s'est poursuivie par une série de communications sur l'instabilité postérieure. Cette pathologie est encore mystérieuse sous bien des aspects, et loin de faire consensus en ce qui concerne sa prise en charge. Néanmoins, les orateurs ont permis d'en identifier les différents types, essentiellement par une analyse sémiologique fine, puis de proposer un traitement à la carte, fondé sur cette analyse sémiologique et sur les lésions observées à l'imagerie.
La seconde partie de la matinée a été consacrée à l'utilisation du plasma riche en plaquettes (PRP) dans les pathologies de l'épaule. Que n'a-t-on dit à ce sujet ! Une analyse minutieuse de la littérature a été proposée, et si l'on se réfère aux études de niveau 1 et 2, il faut bien admettre que l'efficacité de ce traitement reste discutable. L'utilisation des cellules souches mésenchymateuses semble constituer la voie d'avenir dans ce domaine, notamment en ce qui concerne les réparations de la coiffe.
L'après-midi, nous avons eu l'opportunité d'assister à des séances diverses, toujours centrées sur l'épaule, soit à tendance plutôt rhumatologique, telle que celle sur l'utilisation des biothérapies dans la pseudopolyarthrite rhizomélique, soit à tendance rééducative, comme celle sur le réentraînement à l'effort des membres supérieurs. Concernant l'imagerie a été abordé l'intérêt de l'échographie dans le suivi des prothèses d'épaule. Cet examen est particulièrement intéressant, notamment pour l'analyse de la coiffe, là où le scanner ou l'IRM se heurtent à d'importantes difficultés d'interprétation en raison des artefacts liés au métal. A. Blum a ensuite invité les participants à se prononcer sur des images radiographiques particulièrement bien choisies, et chacun d'entre nous a pu se rendre compte de ses lacunes en la matière ! Indiscutablement une séance interactive à renouveler.
Enfin, une mise au point sur les transferts musculotendineux au niveau de l'épaule a été présentée. Les indications sont d'origine neurologique ou tendineuse,
et ces transferts permettent aux patients de récupérer une fonction qui semblait souvent définitivement perdue.
Cette journée s'est conclue par de nombreux signes de satisfaction de l'ensemble des participants et, selon une tradition désormais bien établie, par l'annonce de la date de la prochaine réunion, que nous attendons avec impatience ! Rendez-vous le samedi 9 mars 2019, toujours à Lyon.