Le cancer du sein touche chaque année plus de 55 000 femmes. L’âge médian au diagnostic est de 63 ans, mais près de 3 000 femmes sont âgées de moins de 40 ans au moment du diagnostic, ce qui représente 5 % des cancers du sein [1].
Vivre un cancer du sein à cet âge entraîne des bouleversements majeurs sur les plans émotionnel, social, familial et professionnel, à une période de la vie où la patiente est en pleine construction de son avenir. La prise en charge de ce cancer dans ce contexte doit prendre en compte des problématiques parfois complexes sur les plans physique, thérapeutique et émotionnel.
Cette revue vise à décrire les spécificités immunohistochimiques et moléculaires spécifiques des cancers du sein chez la femme jeune, les approches diagnostique et thérapeutique, ainsi que les problématiques spécifiques à ne pas oublier chez ces patientes, telles que l’accès à des techniques de préservation de la fertilité avant de délivrer des traitements gonadotoxiques, à une enquête oncogénétique (recommandée pour tout cancer du sein développé avant l’âge de 40 ans, ou triple-négatif avant 60 ans) et à un dépistage au plus tôt de la maladie (les patientes de cet âge ne rentrant pas dans le cadre du dépistage organisé). Ces problématiques s’inscrivent dans un parcours de soins pluridisciplinaire spécifique à mettre en place pour ces patientes jeunes.
Plusieurs particularités seront décrites, telles que la prise en charge du cancer du sein pendant la grossesse, qui touche 500 femmes par an en France [2], et les pièges diagnostiques en imagerie dans cette population aux seins denses et à l’imprégnation hormonale pouvant gêner l’interprétation des examens d’imagerie.
Enfin, une ouverture à l’après-cancer, avec un article portant sur les grossesses après cancer du sein, chez ces femmes poussées à un retour à une vie “active et normale” sans toujours prendre en compte les dommages psychologiques et corporels des traitements infligés.
La prise en charge des femmes jeunes développant un cancer du sein doit s’adapter à leurs contraintes familiales, professionnelles, personnelles, et aux difficultés psychologiques engendrées par cette épreuve, au travers d’un parcours de soins et d’une approche pluridisciplinaires.