Au cours de cette décennie, nous assistons à une augmentation croissante de l’incidence des maladies métaboliques, qui ont des conséquences directes cardiovasculaires, hépatiques, pulmonaires et rénales à l’origine d’une morbidité et d’une mortalité importantes.
L’obésité, l’hypertension artérielle, le diabète et les dyslipidémies sont parfois associés à une stéatose hépatique, ou stéatohépatite, pouvant aboutir à une cirrhose du foie (anciennement NASH (non-alcoholic steatohepatitis), actuellement MASH (metabolic dysfunction-associated steatohepatitis), ou encore MASLD (metabolic dysfunction-associated liver disease)). Si cette entité est mieux diagnostiquée depuis quelques années, il n’existe que peu de possibilités thérapeutiques lorsque la maladie atteint un stade avancé. Des dizaines de médicaments sont en cours d’investigation dans des études cliniques pour trouver un effet thérapeutique, mais leurs résultats sont peu ou pas pertinents. De ce fait, le nombre de transplantations pour MASLD dans les formes avancées est en augmentation et représente 15 à 20 % des indications de transplantation aux États-Unis et 8 à 10 % en France.
Les comorbidités cardiovasculaires peuvent aussi constituer un frein à la réalisation d’une greffe d’organe, du fait d’un risque élevé de mortalité périopératoire, notamment au cours de la première année postgreffe. Elles sont actuellement aussi une des principales causes de perte du greffon ou de décès à moyen et à long terme, à cause des risques parfois aggravés par les traitements immunosuppresseurs.
La prise en charge des patients et le fondement de tout traitement reposent sur un régime alimentaire adéquat et une activité physique, voire sportive, soutenue.
Le Dr C. Amrein retrace dans ce numéro, de façon fascinante, la naissance de la Course du cœur et de l’association Trans-Forme, qui organise des événements sportifs dans un cadre bien établi, regroupant à la fois des patients transplantés tous organes confondus, de tous âges, et des médecins très motivés. Pour certains patients, les enjeux sont importants, allant jusqu’à la participation à des compétitions nationales, européennes, voire internationales, avec pour objectif principal de promouvoir le sport, le don d’organe et la transplantation.
Concernant la réadaptation cardiovasculaire et la pratique du sport après la transplantation cardiaque, les Drs B. Pavy et M. Michel nous exposent les modalités et les protocoles de suivi. Ils rappellent la classification des activités sportives et les recommandations de la Société européenne de cardiologie quant à la pratique d’une activité physique chez le transplanté cardiaque.
Le Dr F. Carré met en évidence dans les suites de la transplantation les effets bénéfiques de l’activité physique et sportive chez l’adulte, ainsi que ses mécanismes physiopathologiques, ses risques et ses limites, et le Dr F. Garaix revient sur la particularité de la pratique du sport chez l’enfant transplanté.
Enfin, la parole est donnée aux patients transplantés, qui sont les mieux placés pour parler de leur expérience, de leur enthousiasme et de leur dynamisme, pouvant les amener à un très haut niveau dans la compétition à l’échelle nationale, voire internationale. Une rubrique spéciale intitulée “Témoignage” met en avant le parcours de quatre grands champions : Marion Damiani (greffée du rein), Antoine Gouache, Christian Liénard et Victor Simon (greffés du foie). ■