Comment laisser le travail au travail, voilà une question que se posent beaucoup de vétérinaires. Peut-être en faites-vous partie, notamment quand vous remarquez que votre travail s'immisce dans votre vie personnelle et vous empêche d'en profiter comme vous le souhaitez ?
Dans cet article, je vais vous poser des questions pour vous permettre de prendre conscience de ce qui ne vous convient pas et de stimuler votre créativité pour trouver et mettre en place des solutions adaptées à vos besoins. Un peu comme une méditation guidée, cet article va vous emmener à la découverte de vous-même, de vos problèmes actuels et des solutions qui sommeillent en vous.
Et comme j'imagine que vous aussi vous aimez avoir des astuces à tester au cas où votre créativité serait à plat, je vous livre, en dernière partie, des exercices pratiques simples et concrets pour apprendre à laisser le travail au travail.
Pour retirer le plus de bénéfice de cette lecture, je vous invite à prendre une feuille et un stylo et à écrire vos réponses. Prenez quelques minutes pour répondre à chaque question. Laissez émerger ce qui vient pour vous. Si rien ne vient, vous pouvez évidemment continuer votre lecture et y revenir plus tard.
Avant de nous intéresser à ce fameux “comment ?”, nous allons commencer par explorer le “quoi ?” pour mettre de la clarté sur ce que cela signifie pour vous de laisser le travail au travail et le “pourquoi ?” pour déterminer ce dont vous avez envie à la place et ce qui vous motive à créer cela.
En explorant ces 2 aspects vous aurez ensuite beaucoup plus facilement accès à vos ressources pour mettre en œuvre le “comment” dans votre vie.
Commençons.
Que signifie pour vous “laisser le travail au travail” ?
Tant que vous n'aurez pas de clarté sur ce que vous entendez par laisser le travail au travail, vous ne pourrez pas avancer de manière efficace et pérenne. Vous risquez de tourner en rond dans une insatisfaction permanente simplement parce que vous ne savez pas réellement de quoi vous n'avez plus envie.
Qu'avez-vous envie de laisser au travail ? Qu'emmenez-vous aujourd'hui que vous ne voulez plus emmener ? Concrètement, que ramenez-vous à la maison qui vous empêche de profiter de votre vie personnelle comme vous l'entendez ?
Ces premières questions vous permettent de mettre en lumière ce que vous ne souhaitez plus ramener chez vous. Ce sont peut-être des choses à faire, comme des papiers à traiter, des appels à passer ou des cas à travailler. Ce sont peut-être aussi des tensions physiques, votre état émotionnel, des ruminations, etc.
Il est possible qu'en mettant de la clarté sur ce dont vous ne voulez plus, votre cerveau vous propose un saut direct vers le “comment” vous en débarrasser et c'est très bien comme ça ! Laissez-le faire et notez ce qui vient. Et allez ensuite à la prochaine étape.
Pourquoi avez-vous envie de laisser le travail au travail ?
Nous allons procéder en 2 temps. Un premier temps pour déterminer en quoi c'est important pour vous de changer votre situation actuelle. Un second temps pour identifier ce que vous avez envie de créer à la place.
Mais avant de nous lancer tête baissée dans la suite, je vais souligner un certain nombre d'erreurs classiques liées au fonctionnement naturel du cerveau humain. La connaissance de ces erreurs vous aidera à les éviter et à profiter de toute la puissance de cet exercice, pour que le “comment ?” soit d'autant plus facile à mettre en œuvre. J'emploie volontairement le mot erreur afin de le descendre de son piédestal diabolisé “à éviter à tout prix'' et de le regarder comme une belle occasion d'apprendre.
Erreur n° 1 : confondre précieux et rare
Dans nos vies, il y a énormément de choses très banales que nous oublions d'apprécier. Et pourtant, si elles nous étaient retirées, notre vie deviendrait particulièrement désagréable et pénible. Par exemple, avoir de l'eau potable au robinet. C'est banal, cela n'a rien de rare de nos jours en France métropolitaine. Maintenant, imaginez à quoi ressemblerait votre vie si demain vous n'aviez plus accès à l'eau potable au robinet. Voyez-vous le caractère précieux dans votre vie de cette chose si banale ? Eh bien, c'est la même chose pour le sourire matinal de votre collègue, le fait de trouver votre lieu de travail propre le matin, ou encore d'avoir une ligne téléphonique qui fonctionne. Le fait que cela fasse partie de votre quotidien et que cela ne soit pas rare ne signifie pas que ce n'est pas précieux. Votre précieux est probablement très banal et c'est tant mieux, il est d'autant plus facile de le trouver.
Erreur n° 2 : rester dans le flou
C'est vrai autant pour le point de départ que pour le point d'arrivée. Mettre de la clarté sur ces 2 points va vous aider à naviguer aussi efficacement que possible. Pour sortir du flou et aller vers du concret, je vous invite à mettre des mots sur vos ressentis physiques, vos émotions, vos pensées, votre état d'esprit, votre environnement, vos relations aux autres et à vous-même. Plus vous arriverez à nommer précisément et avec des détails votre point de départ et votre destination et plus les étapes du chemin entre les 2 seront claires.
Erreur n° 3 : le perfectionnisme qui mène à l'immobilisme
Votre cerveau utilise des stratagèmes habiles pour vous empêcher de sortir de votre “zone de confort”. Le perfectionnisme est l'un d'entre eux. Voilà 2 façons dont le perfectionnisme vous garde immobile : il vous fait croire que votre objectif a besoin d'être idéal avant de partir et que c'est un problème de ne pas connaître exactement chaque pas du chemin avant de vous mettre en route.
J'emploie ici le terme idéal au sens de parfait, donc sans nuance. La notion de perfection appliquée à l'humain est une sorte de garantie d'échec puisque par nature nous sommes parfaitement imparfaits. Un objectif non nuancé peut devenir paralysant. En prenant le temps de créer un objectif humainement réalisable, donc nuancé, vous pourrez alors plus facilement vous mettre en chemin. Pour cela vous pouvez utiliser des tournures de phrases qui créent de la nuance comme “de plus en plus”, “le mieux possible”, “un peu mieux chaque jour”, “et en même temps”, etc. Gardez à l'esprit qu'il est nécessaire d'évaluer régulièrement au cours du chemin votre ressenti à propos de votre destination pour vérifier qu'elle vous convient toujours. Et souvenez-vous que c'est OK de changer d'envie en cours de route !
Concernant la connaissance des étapes du chemin, souvenez-vous de vos études. Vous ne saviez pas exactement tous les cours que vous alliez avoir, ni toutes les heures que vous passeriez à étudier, et encore moins toutes les embûches que vous auriez à surmonter. Pourtant, vous avez parcouru le chemin, découvrant petit à petit les diverses étapes, trouvant les ressources au fur et à mesure pour cheminer et arriver à destination. Inspirez-vous de Mike Horn : “Pour se mettre en marche, il suffit d'avoir 5 % de réponses à ses questions, les 95 % restantes viennent le long du chemin.”
Erreur n° 4 : utiliser la négation pour définir votre destination
C'est beaucoup plus difficile de marquer un but en ayant à l'esprit de ne pas viser le·gardien ou la gardienne qu'en étant concentré sur la lucarne. Votre cerveau retient très facilement les mots-clés et doit faire un effort d'analyse de la phrase pour comprendre la tournure négative. Facilitez-vous la vie, économisez de l'énergie en tournant vos phrases en positif. Ainsi, vous pouvez remplacer : “Je ne veux plus rentrer stressé(e)” par “je veux me sentir de plus en plus serein(e) en rentrant” (vous avez vu, j'ai même mis de la nuance).
Erreur n° 5 : oublier de célébrer les petits pas
Sur votre chemin, certains pas vous demanderont plus d'efforts que d'autres. Certains vous sembleront tellement évidents que vous ne les remarquerez même pas. Et pourtant tous les pas comptent et sont importants. Chaque pas, sauf le premier, ne pouvant exister que si le précédent a été fait. En célébrant le plus de petits pas possible, vous allez muscler votre capacité à créer de la satisfaction pour ce qui est déjà là et ainsi profiter pleinement du chemin, aussi imparfait soit-il, avant même d'atteindre la destination.
Maintenant que vous avez en tête les erreurs les plus communes, revenons à votre “pourquoi ?”
Le but, dans un premier temps, est de révéler ce qui est précieux pour vous. C'est un point crucial, car le précieux permet de créer de la motivation intrinsèque pour faire les choses et de sortir de l'obligation. Cela vous permet de remplacer les fameux “il faut”/“je dois” par “j'ai envie”. Sentir une envie très forte est un facteur clé du changement, cet exercice va vous aider à créer cela.
Je vous invite à répondre à ces questions en ayant sous les yeux vos réponses à la partie précédente.
En quoi est-ce un problème pour vous de ramener cela à la maison ? Concrètement, qu'est-ce que cela vous empêche de vivre, qu'est-ce que cela vous coûte ? Qu'avez-vous envie de vivre à la place ? Pourquoi ? Pour quelles raisons avez-vous envie de changer les choses ? Pourquoi est-ce important pour vous ?
Ces questions sont cruciales. Elles vont vous aider à déterminer les valeurs que vous voulez faire vivre en appliquant le “comment ?”. Une motivation intrinsèque puissante, c'est-à-dire liée à vos valeurs, permet de passer à l'action beaucoup plus aisément et de persévérer afin de créer des changements durables.
Au contraire, une motivation extrinsèque qui naît d'une demande, d'injonctions, ou d'attentes extérieures peut créer un sentiment d'obligation, qui donne souvent moins d'élan et qui peut créer de la résistance à vous mettre en action.
Pour faire la différence entre motivation intrinsèque et extrinsèque, demandez-vous si vous aimez les raisons pour lesquelles vous souhaitez laisser le travail au travail. S'il y a des raisons que vous n'aimez pas, vous pouvez les laisser de côté et vous relier uniquement aux raisons que vous aimez et qui vous donnent de l'énergie. C'est OK de ne pas avoir que des raisons que l'on aime pour faire des choses. Sinon vous pouvez aussi trouver une autre manière de regarder ces raisons pour les aimer vraiment, en cherchant ce qui est précieux pour vous derrière l'apparente obligation extérieure. Pour trouver une raison que vous aimez, demandez-vous : qu'est-ce que j'ai envie de vivre d'agréable en laissant le travail au travail pour cette raison qui ne me plaît pas ?
Par exemple, si l'une de vos motivations pour laisser le travail au travail c'est que votre conjoint(e) arrête de vous répéter que vos soucis professionnels prennent trop de place dans votre vie de famille. Ici la motivation est extrinsèque. Vous vous sentez peut-être obligé(e), redevable, coupable, ce ne sont pas des émotions qui favorisent un passage à l'action facile et durable. En répondant à la question : “Qu'est-ce que cela va me permettre de vivre d'agréable si mon conjoint ou ma conjointe ne se plaint plus de mon travail ?” Vous revenez à vous, à ce que vous voulez vivre, et pourquoi c'est important pour vous. Ainsi, vous sortez du sentiment d'obligation qui est un moteur du type “bâton” et vous retrouvez une motivation intrinsèque à bouger. En prenant le temps de faire les choses pour vous, vous limitez grandement le risque de créer du ressentiment et de reprocher un jour d'avoir fait “tout ça” pour l'autre. Bien sûr, si vous n'avez que des raisons que vous n'aimez pas, vous pouvez tout à fait choisir de le faire quand même et de voir quelles conséquences cela aura dans votre vie. Ou bien de ne pas le faire et, de la même manière, d'observer ce que cela crée.
Venons-en au second temps. Ici, le but est de créer une vision aussi précise que possible de ce que vous voulez. À l'issue de cet exercice, vous aurez ainsi la clarté sur votre point d'arrivée. En reprenant ensuite votre point de départ, vous aurez une ligne directrice facile à suivre pour vous diriger vers votre vision.
À quoi ressemblerait concrètement un moment de votre vie personnelle quotidienne où vous avez laissé le travail au travail ? Que vivez-vous différemment ? En quoi cela vous plaît-il ?
Pensez à décrire avec autant de précision que possible les moments que vous souhaitez vivre. La précision peut être sur le détail de la scène comme sur vos ressentis.
Maintenant que vous savez d'où vous partez, où vous allez et pourquoi vous avez envie d'y aller, voyons ensemble le fameux “comment ?”
Pistes concrètes pour laisser le travail au travail
Avez-vous déjà entendu parler du concept de douche psychologique ? C'est une métaphore utilisée par Thomas d'Ansembourg, formateur en communication non violente (CNV). Il compare une dure journée de travail d'où vous ressortez sale, si vous êtes sur un chantier par exemple, à une dure journée de travail d'où vous ressortez avec des tensions physiques, des émotions et des pensées désagréables. Une fois la journée sur le chantier terminée, il est fort probable que vous décidiez d'aller vous laver avant de retourner à votre vie personnelle. Eh bien, l'idée est la même avec une douche psychologique en sortant d'une journée difficile.
La douche psychologique, comme la douche physique, comporte des étapes afin qu'elle soit aussi efficace que possible. Notez que dans ma version de la douche psychologique, il y a 3 aspects à prendre en compte : le corps, le mental et les émotions. Nous verrons dans la 2e étape comment nettoyer ces différents aspects.
Première étape : réaliser que vous avez besoin d'une douche
Avec la saleté physique, c'est assez facile, d'autant plus quand vous changez d'environnement et revenez auprès de personnes propres. Avec la saleté psychologique, il est nécessaire de développer votre compétence à observer votre état afin de voir ce que vous avez besoin et envie de laver. L'envie est ici un critère majeur. Vous avez le droit de ne pas avoir envie de vérifier si vous avez besoin d'une douche, de vous sentir très sale et de ne pas avoir envie de vous laver, de ne pas trouver l'énergie. En CNV, on dit : “Ce n'est ni bien ni mal, cela a simplement des conséquences différentes.”
Qu'êtes-vous sur le point de ramener avec vous à la maison ? Un cas qui vous pose un problème, une altercation avec un client, avec une collègue ? La tristesse d'une mauvaise nouvelle ? Comment cela se présente pour vous ? Des pensées qui tournent en boucle, une tension dans les épaules, une frustration lancinante ?
Prenez le temps de vous demander ce que vous avez envie de laisser en conscience avant de rentrer chez vous. Vous pouvez très bien vouloir le retrouver le lendemain pour vous en occuper dans vos heures de travail, ou vous en débarrasser totalement.
Une fois que vous avez identifié vos “saletés”, vient l'heure de la douche.
Je vous invite à adopter une attitude curieuse lors de vos premières douches, afin de trouver ce qui fonctionne le mieux pour vous. Un peu comme si vous testiez un savon, une certaine température, un type de jet, etc.
Deuxième étape : la douche en elle-même
Maintenant que vous avez une manière de construire un engagement, voyons les différentes manières de vous doucher psychologiquement. Pour vos premières douches, je vous invite à choisir un des 3 aspects : corporel, mental ou émotionnel. Au fur et à mesure que vous serez à l'aise avec la pratique de la douche, vous combinerez plus facilement les différentes techniques. Bien sûr, les 3 aspects sont intimement liés et pourtant ils peuvent être approchés différemment.
Déjà, sachez que votre corps est votre meilleur allié, nombreuses sont les études qui montrent les impacts positifs sur l'état émotionnel et mental de pratiques purement corporelles. Retenez que le plus important est de pratiquer régulièrement sur de courtes périodes plutôt qu'une fois 40 minutes par semaine.
Voilà des exercices simples pour prendre une douche psychologique en utilisant votre corps :
- respirer ! C'est la base. Cela fonctionne et c'est prouvé scientifiquement. Les options sont nombreuses, je vous laisse trouver ce que vous avez envie d'expérimenter (cohérence cardiaque, respiration ventrale, pranayama, etc.) ;
- se secouer. Littéralement. C'est souvent plus facile avec de la musique, écoutez vos goûts et vos envies de l'instant. C'est parti pour 3 à 5 minutes de secouage. Commencez par vos membres, ensuite ajoutez la tête, puis tout le corps. C'est un exercice idéal pour vider l'excès d'énergie qui a pu être stocké au cours de la journée, notamment dans les moments où vous avez serré les dents sans prêter attention à vos ressentis parce qu'il fallait continuer la journée ;
- alterner contraction/décontraction. Un membre après l'autre, puis le ventre, le dos, le visage. Contracter durant 3 à 5 secondes, puis relâcher, 3 fois de suite pour chaque partie. Finir avec le corps entier. Si cet exercice vous fait rire un bon coup tant mieux ;
- rire ou pleurer. Il s'agit ici d'y aller franchement. Quel que soit votre choix selon votre besoin du moment, plus vous vous laisserez aller et plus vous libérerez l'excédent d'énergie stocké dans votre corps. La musique ou des vidéos peuvent être d'excellents catalyseurs.
Venons-en à la partie mentale
Un humain a en moyenne 60 000 pensées par jour, et 95 % du temps ces pensées sont automatiques. Nous avons les mêmes pensées jour après jour. Et 5 % du temps nous avons des pensées conscientes. Dans cet article, l'idée est d'utiliser ce temps de conscience pour observer ce que vous pensez et que vous n'avez pas envie de ramener chez vous.
Tant que vous ne maîtrisez pas cet exercice de mise en lumière des pensées, c'est primordial de le faire à l'extérieur de votre tête. Vous avez 2 options : parler à voix haute et faire les questions et les réponses, ou prendre un papier et un stylo et écrire tout ce qui vous passe par la tête, aussi peu reluisant que cela soit. Poser vos pensées à l'extérieur permet de créer l'espace pour les observer et voir ce qui pourrait polluer votre soirée et que vous avez besoin de nettoyer.
Pour vous aider, voilà des questions à vous poser (à voix haute ou par écrit donc). Qu'ai-je vécu aujourd'hui que je veux laisser au travail ? Qu'ai-je envie de reprendre demain ? Comment ai-je envie de me sentir ce soir à la maison ? Quelles pensées m'en empêchent actuellement ? Que puis-je faire pour y remédier ? Quelles pensées seraient aidantes pour que je profite de mon temps personnel comme j'en ai envie ?
Le but est de développer une posture d'observation curieuse. Vos pensées ne sont que des mots dans votre tête. Vous avez le pouvoir de les changer, de les regarder passer sans tirer de conclusions sur vous. Vous pouvez vous entraîner à créer des pensées qui vous permettent d'atteindre l'état émotionnel souhaité. Gardez à l'esprit que vos chances que cela fonctionne augmentent avec du vocabulaire positif et nuancé.
Enfin, la partie émotions
Apprendre à nommer ses émotions est une aptitude cruciale pour le bien-être global. Prendre conscience et nommer ce que vous vivez va vous permettre d'identifier ce qui est aligné avec ce que vous avez envie de vivre et ce qui ne l'est pas et que vous avez envie de changer. Gardez à l'esprit que toutes vos émotions sont légitimes et que ce n'est jamais l'émotion qui est un problème, mais la réaction que vous avez et les jugements que vous portez sur ce que vous ressentez.
Pour développer votre vocabulaire émotionnel, je vous invite à vous servir d'une roue des émotions.
La pratique que je vous propose consiste à ralentir et à prendre le temps d'observer votre état émotionnel et de nommer ce que vous ressentez. Cette pratique vous invite à développer une posture d'accueil, sans jugement et avec bienveillance, de ce qui est vivant en vous. Vous pouvez aussi bien nommer les émotions que les sensations physiques que procurent ces émotions. Une fois que vous avez nommé au moins une chose, demandez-vous comme à un ami ou une amie ce que vous avez envie de faire pour vous et que vous pouvez faire à ce moment. Faites-vous confiance pour apprendre à sentir exactement ce qui est le mieux pour vous dans l'instant.
Troisième étape : vous pomponner après la douche
Selon le contexte que vous retrouvez après votre douche, vous pouvez avoir envie d'un pyjama confortable ou d'une tenue élégante et d'une dose de parfum. Eh bien, après la douche psychologique, vous pouvez très simplement vous donner une belle dose de gratitude. Pour cela, je vous invite à regarder ce que vous avez fait, ce que quelqu'un a fait pour vous, ou ce que la vie vous a donné aujourd'hui et que vous avez envie de remercier. La gratitude est à utiliser sans parcimonie. C'est une manière de développer votre capacité à voir ce qui va bien dans votre vie. Rappelez-vous l'eau potable, il y a toujours des choses qui vont bien, même si elles semblent minuscules.
Attention, le but de la gratitude n'est pas d'éliminer les émotions désagréables ! De la même manière que mettre du parfum sans passer par la douche, pratiquer la gratitude sans jamais prendre le temps de la douche psychologique ne suffit pas sur le long terme.
Quatrième étape : évaluer l'efficacité de la douche
Une fois l'exercice de votre choix réalisé, observez ce qui est présent pour vous. Où en sont vos sensations physiques, où en sont vos pensées, comment vous sentez-vous émotionnellement ?
Au fur et à mesure que vous allez prendre des douches psychologiques, vous allez de mieux en mieux sentir ce qui fonctionne pour vous et adapter vos pratiques selon le type de saleté à déloger. La méthode pour se dépoussiérer tout le corps n'est pas la même que pour enlever du cambouis sur les mains.
Il est important de garder en tête cette attitude curieuse de votre propre état afin de limiter les jugements sur vos ressentis et sur votre pratique. Ce qui marchait très bien la semaine passée peut ne plus fonctionner la suivante. Certaines techniques peuvent être de gros flops pour vous. Et c'est OK. Vous faites de votre mieux avec ce qui est présent pour vous à l'instant.
Maintenant que vous connaissez les étapes de la douche psychologique. Je vous invite, si vous avez vraiment envie de changer les choses pour vous, à prendre un engagement envers vous-même. Prenez le temps de choisir :
- un exercice que vous avez envie d'expérimenter ;
- une durée de l'exercice (1 à 5 minutes au départ, c'est déjà très bien !) ;
- un nombre de jours (7 minimum, 15 maximum pour commencer). L'idéal étant de le faire tous les jours, même les jours où il vous semble que la douche n'est pas nécessaire ;
- un moment dans la journée (vous pouvez tout à fait prendre une douche entre midi et 2 ou entre 2 consultations quand vous sentez que vous en avez besoin pour être propre pour la suite de votre journée) ;
- une raison que vous aimez pour le faire.
Une fois la période terminée, vous pouvez vous engager à nouveau pour continuer votre pratique de la douche.
Une dernière astuce avant de vous laisser. Comme vous pourriez avoir un ou une partenaire pour vos objectifs sportifs et rapporter mutuellement, ou pas, les kilomètres courus, le fait d'avoir fait une séance de sport, vos difficultés. Vous pouvez cheminer en binôme pour la douche psychologique, libre à vous de déterminer les détails de votre engagement mutuel.
Apprendre la douche psychologique, comme tout autre processus d'apprentissage, demande du temps et de la répétition.
Pensez à vous amuser et bonne douche ! ●