Les répercussions psychologiques et sociofamiliales de l'énurésie sont incontestables et justifient une prise en charge précoce et adaptée. Bien que fréquente, l'énurésie est cependant rarement abordée spontanément par les parents, sinon dans l'urgence, devant la perspective d'un voyage scolaire, ou en fin d'une consultation ayant un autre motif. Nous savons aussi que, si la question de la propreté nocturne peut être abordée par le médecin traitant avant l'âge de cinq ans, elle n'est probablement plus systématique après cet âge où l'enfant est censé être propre la nuit. Afin de vérifier cette hypothèse, l'étude ENUMERE* s'est donné comme objectif d'évaluer les motivations et les modalités de l'interrogatoire portant sur l'acquisition de la propreté nocturne chez les enfants et adolescents de six à quinze ans. Les résultats de cette étude confirment notre hypothèse et prouvent la nécessité de repérer systématiquement l'énurésie en consultation chez l'enfant de plus de six ans.
*Etude sur les motivations et modalités de l'interrogatoire sur la propreté NoctUrne en Médecine générale Et en médecine pédiatRiquE chez les enfants de six à quinze ans.
L'énurésie répond à la définition consensuelle de l'ICCS (International Children's Continence Society), à savoir une incontinence urinaire intermittente survenant exclusivement durant le sommeil chez un enfant d'au moins cinq ans. En France, la prévalence de l'énurésie a été estimée en 1997 par l'enquête nationale « Pipi au lit »-Sofres à 9,2 % des enfants de cinq à dix ans, soit 16 % des enfants de cinq ans, 10 % des enfants de sept ans et 2 à 3 % des adolescents de douze à quatorze ans. L'enquête Enurésie Nocturne 2007 (EN 2007)…