Notre confrère François Vié Le Sage a partagé avec le forum de Médecine & enfance une newsletter spéciale Ukraine, publiée le 18 mars dernier par la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) et Infovac, pour aider les praticiens dans la prise en charge préventive des maladies infectieuses des enfants et adultes ukrainiens [1].
Les experts dressent le tableau de la situation épidémiologique dans ce pays et l'état des lieux des couvertures vaccinales, et proposent une conduite à tenir pour réaliser un rattrapage vaccinal chez les enfants.
Ils rappellent que l'Ukraine est l'un des pays d'Europe à supporter le plus lourd fardeau de maladies infectieuses chroniques, notamment le VIH et la tuberculose, multirésistante dans un tiers des cas. En l'absence de dépistage à grande échelle, la prévalence des infections par le VHB et le VHC y est inconnue mais figure parmi les plus importantes d'Europe, avec une population sous-vaccinée contre le VHB.
En 2016, les couvertures vaccinales en Ukraine étaient globalement les plus faibles au monde. Le pays a d'ailleurs connu en 2018 la plus grande épidémie de rougeole d'Europe.
Si les couvertures vaccinales s'améliorent significativement depuis 2016, elles restent très nettement inférieures aux objectifs de l'OMS, avec une dette immunitaire particulièrement forte parmi les adultes et les enfants de plus de 2 ans [2].
Dans ce contexte, seules les preuves vaccinales doivent être prises en compte. Toutes les doses de vaccin déjà reçues seront complétées par les doses du calendrier vaccinal français, sans oublier le vaccin antipneumococcique conjugué (PCV13) chez les moins de 2 ans, la vaccination contre les méningocoques C chez les moins de 25 ans, et la vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV) à partir de 11 ans.
Les experts précisent par ailleurs la conduite à tenir en l'absence de preuve vaccinale, insistant sur la nécessité de dépister les infections virales, les infections par le VHB, le VHC et le VIH, ainsi que la tuberculose. ■