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Coqueluche

Depuis janvier 2024, une augmentation inhabituelle de cas de coqueluche a été observée dans différents pays d’Europe, notamment en France [1], dont certains cas chez les très jeunes nourrissons, ayant abouti à des hospitalisations en réanimation et à des décès. Selon Santé publique France [2], le nombre de détections par PCR de Bordetella pertussis a dépassé 6 000 cas entre janvier et mai 2024, avec une nette accélération en mai. La hausse actuelle pourrait être la conjonction du caractère cyclique des épidémies de coqueluche et du rôle des mesures barrières mises en place lors de l’épidémie de Covid. Comme pour d’autres pathogènes respiratoires, la diminution de circulation de B. pertussis pendant l’application stricte de ces mesures barrières a probablement entraîné, au sein d’une population vaccinée, une absence de “boosting” naturel de l’immunité à l’échelle individuelle et collective, leur levée s’accompagnant d’un retour en force de ces pathogènes (concept de dette immunitaire [3]). Cette recrudescence épidémique a amené le Ministère de la Santé à communiquer via le MARS n°2024_07 et le DGS-Urgent n°2024_08 [4] diffusés le 7 juin 2024, en rappelant l’importance des mesures de prévention, notamment la vaccination de la femme enceinte, pour limiter les cas graves de coqueluche des nouveau-nés et nourrissons. L’intensité de l’épidémie et l’inquiétude qu’elle a suscitée auprès des professionnels de santé et du public ont entraîné des ruptures d’approvisionnement de réactif de PCR, un pourcentage de tests positifs faible et a contribué aux pénuries de macrolides.

Prévention Elle repose essentiellement sur l’application stricte des recommandations vaccinales contre la coqueluche en insistant sur [5] : d’abord et avant tout, la vaccination maternelle, recommandée en France depuis 3 ans, mais trop faiblement appliquée ; l’application des mesures de cocooning aux familles et à toute autre personne s’occupant du nourrisson lorsque la mère n’a pas été vaccinée ; la vaccination des nourrissons dès l’âge de 8 semaines. L’application des mesures barrières, et notamment le port du masque, réduit le risque de transmission. L’éviction de la collectivité est recommandée…

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