En réponse à Olivier Fresco qui déplorait la sous-évaluation de la douleur vaccinale et le peu de travaux portant sur ce sujet, Elisabeth Fournier-Charrière, pédiatre spécialiste de la douleur et membre de Pédiadol1, rapporte l’expérience du Canada où de nombreuses études sur la douleur liée à la vaccination ont été réalisées, en particulier par la chercheuse Anna Taddio et les équipes de HELPinKids et de Solutions for kids in pain. Les pédiatres canadiens sont sans doute particulièrement concernés, car, en l’absence de vaccin hexavalent, ils peuvent être amenés à pratiquer 4 vaccins le même jour… En 2022, la Société canadienne de pédiatrie a publié des recommandations pour réduire la douleur liée à la vaccination (en français sur le site du gouvernement québécois [1]). E. Fournier-Charrière nous propose une revue de la littérature sur la prévention de la douleur vaccinale par les méthodes dites psychologiques [2, 3], sur les anesthésiques locaux [4], sur les méthodes physiques (taille de l’aiguille, manière d’injecter, position de l’enfant, application de froid, de vibrations comme avec Buzzy…) [5] et sur l’allaitement et les solutions sucrées [4]. Pour les plus grands, un système dénommé CARD a été mis au point au Canada par Anne Tadio, qui l’a présenté au congrès Pédiadol 2024 [6]. En France, l’association Sparadrap met à la disposition des professionnels de santé plusieurs documents, dont une vidéo, destinés aux enfants [7]. D’autres vidéos peuvent être utilisées, comme celle de l’hôpital Sainte-Justine [8]. Il existe donc de nombreux moyens pour améliorer l’expérience de la vaccination et éviter une mémorisation négative, souligne E. Fournier-Charrière.
1 Pédiadol est un groupe francophone d’experts composé de médecins (pédiatres, anesthésistes, néonatologistes, psychiatre), d’infirmières et de puéricultrices, et de psychologues impliqués sur le terrain dans l’amélioration de la prise en charge de la douleur de l’enfant (https:// pediadol.org).