La concrétisation en 2018 du cadre réglementaire de l'exercice et des missions de l'IPA permet aujourd'hui d'envisager de nouvelles perspectives pour l'organisation des soins et des parcours du patient. Ainsi, l'extension des périmètres d'intervention des IPA répond à un besoin de santé publique que le contexte actuel de crise sanitaire a accentué. La mesure 6 du Ségur de la santé affiche un objectif ambitieux : former 5 000 IPA d'ici 2024.
Après les 2 années de formation des premières promotions, il appartient aux professionnels du management hospitalier d'anticiper et de définir les modalités d'activité des IPA.
En effet, la coordination et les interfaces avec les équipes médicales et paramédicales sont à construire sur la base des protocoles d'organisation, en tenant compte du positionnement des professionnels et de leur capacité à déléguer et à ouvrir de nouveaux champs de convergence.
À ce stade, il est également important d'impulser une vision de territoire où les IPA ont un rôle essentiel dans la collaboration avec les structures libérales, médicosociales et dans les futurs projets médicosoignants de groupement hospitalier de territoire (GHT).
Pour autant, il ne faut pas négliger les difficultés et les freins au développement et à l'attractivité de ce nouveau métier.
C'est pourquoi il est de notre responsabilité de définir les objectifs et les financements en matière de formation et d'affirmer le leadership et l'expertise de ces professionnels dans leur activité au quotidien.
Je suis également très attaché à favoriser et à développer la recherche paramédicale et l'innovation en santé ; les IPA ont un rôle majeur pour identifier, porter et accompagner les initiatives et les projets.Dans ce domaine, les CHU doivent confirmer leur position de leader en collaboration avec les établissements de santé et les professionnels libéraux.
Le ministère des Solidarités et de la Santé a mis en place un comité de suivi du déploiement de la pratique avancée infirmière dont la séance inaugurale s'est tenue le 3 mars dernier. Il est en effet essentiel de favoriser le partage d'expérience, d'assurer le suivi des formations et d'encourager les évolutions à venir dans un contexte de forte mutation des professions de santé.
L'enjeu est de réussir, en lien avec les commissions médicales d'établissement ainsi qu'avec les directions des soins et l'encadrement, l'implantation et le développement de ces nouvelles fonctions infirmières au sein des établissements, dans le respect du cadre fixé au niveau national.