L’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) est engagée depuis 2018 dans une politique résolue de développement de la pratique avancée en son sein. Nous comptons déjà 118 IPA dans nos services, avons pour objectif de passer à plus de 140 en 2025, et entendons poursuivre cette croissance bien au-delà.
Ce choix s’appuie sur une évidence : face à l’enjeu central que représente aujourd’hui, et plus encore demain, le fardeau épidémiologique et financier des pathologies chroniques, la pratique avancée est la solution si nous voulons réussir à mieux les prendre en charge dans la durée. Car le vrai palier que nous devons franchir ne tient pas à la qualité, déjà excellente, des prises en charge dans les phases aiguës de la maladie, il repose sur notre capacité à mieux accompagner nos patients à long terme dans la compréhension et le suivi de leur pathologie. C’est pour moi le défi premier de notre système de santé à relever dans les dix prochaines années.
Cet engagement institutionnel repose également sur une nécessité : proposer de vrais parcours de carrière à nos professionnels, qui ne les enferment pas dans le seul débouché de l’encadrement, mais leur permettent de développer leur expertise dans le champ du soin et de la coordination des parcours.
Si l’intention stratégique est claire, les conditions pour la déployer restent à consolider : faire mûrir les organisations et les projets, bien formaliser la complémentarité des interventions avec les équipes médicales, asseoir la pratique avancée sur une ambition forte en termes de formation continue et de recherche et, bien sûr, créer les postes budgétaires correspondants.
Pour autant, j’ai une conviction absolue, le mouvement est lancé, les médecins sont convaincus, les structures hospitalières offrent un environnement particulièrement favorable pour réussir cette mutation. L’AP-HP entend y prendre toute sa part.