Microbiome dans la dermatite atopique
Le microbiome dans la dermatite atopique et notamment le rôle du staphylocoque a fait l’objet de plusieurs publications il y a quelques années. Il apparaît que le staphylocoque aureus (SA) est associé aux poussées de dermatite atopique et à la sévérité de la maladie. Le microbiome cutané d’un individu dépend de son système immunitaire et probablement aussi de la qualité de sa barrière cutanée.
L’impact des nouveaux traitements dans la dermatite atopique sur le microbiome cutané est encore mal connu. Des résultats ont été présentés lors de ce congrès à propos de l’ASN002 et du tralokinumab.
L’ASN002 a une activité anti-JAK 2 et 3, avec une faible activité anti-JAK 1 conduisant à une inhibition de la voie de signalisation de l’IL-4, IL-13 et IL-22.
L’ASN002 a également une activité anti-SYK avec une inhibition de la voie de l’IL-17. L’inhibition de cette voie de signalisation intervient dans les cellules du système immunitaire et aussi dans les cellules épithéliales. Dans cette étude versus placebo, la diminution de la concentration de SA en peau lésionnelle est corrélée significativement à une amélioration du score EASI à J29. Par ailleurs, une concentration de SA plus faible à la fin du traitement est prédictif d’un meilleur maintien de la réponse au traitement après l’arrêt de celui-ci. Les auteurs suggèrent que l’étude du microbiome pendant le traitement de la dermatite atopique pourrait guider le management de celui-ci.
D’autres données à propos de traitement systémique et microbiome dans la dermatite atopique ont été présentées à propos du tralokinumab. Le tralokinumab est un anticorps monoclonal dirigé contre l’interleukine-13 en cours de développement dans la dermatite atopique. Dans un poster, les auteurs ont étudié la colonisation de la peau lésionnelle par le SA et l’évolution au cours du temps dans les bras traitement et placebo au cours de l’étude de phase 2. La concentration en SA en peau lésionnelle diminue de manière plus significative chez les patients traités par le tralokinumab à la semaine 12, parallèlement à la diminution des autres biomarqueurs (CCL 17, IgE).
Les modes d’actions des nouveaux traitements systémiques développés dans la dermatite atopique et le microbiome cutané sont encore mal connus.
Cette diminution de la concentration en SA est probablement en rapport avec une régulation immunitaire au niveau cutané, mais nous en saurons probablement plus dans les années à venir.