Nouvelle piste thérapeutique dans le pemphigus
La protéine BTK (Bruton Tyrosine Kinase) est une protéine qui intervient en inhibant plusieurs voies de signalisation dans les cellules du système immunitaire comme les lymphocytes B, les monocytes, les macrophages, les mastocytes, les neutrophiles. Cette protéine n’est pas exprimée par les lymphocytes T.
Le traitement actuel du pemphigus repose sur la corticothérapie à forte dose associée le plus souvent aux immunosuppresseurs, notamment le rituximab. Cependant la prise en charge du pemphigus reste difficile, avec de nombreux effets indésirables des traitements.
Les caractéristiques souhaitées d’un nouveau traitement dans le pemphigus seraient un traitement rapidement efficace, ne nécessitant pas de fortes doses de corticoïdes, avec une bonne sécurité d’utilisation au long cours, n’induisant pas de déplétion des lymphocytes B prolongée, efficace à la fois au diagnostic et au moment des rechutes, d’administration simple.
Les résultats d’une étude de phase 2 ouverte du PRN1008, un anti-BTK, en association à une corticothérapie orale faible dose dans le pemphigus ont été présentés.
Le traitement était prescrit à la dose de 400 à 600 mg deux fois par jour en association à une corticothérapie orale de moins de 0,5 mg/kg/j, chez des patients atteints de pemphigus (1ère poussée ou rechute). Le traitement était prescrit pendant 12 semaines suivies d’une phase d’observation de 12 semaines. L’étude a inclus 26 patients dans l’étude.
Un total de 54 % des patients avaient une maladie contrôlée à 4 semaines et 73 % à la semaine 12, dont 25 % de rémission complète. La dose moyenne de corticothérapie associée était de 12 mg.
Une diminution de 65 % du taux des anticorps anti-desmogléine était observée. Le maintien de la réponse après l’arrêt du traitement allait de 27 à plus de 99 jours.
Le profil de tolérance était bon avec notamment peu d’infections (un cas d’érysipèle de jambe).
Devant ces résultats encourageants, des études de plus grande envergure sont en cours.