Technique du ganglion sentinelle dans le mélanome en 2019
L’étude du ganglion sentinelle apporte désormais de précieux renseignements concernant l'éventuel envahissement tumoral du premier relais ganglionnaire. Les auteurs discutent le concept du ganglion sentinelle, sa technique de détection et sa place actuelle dans la prise en charge du mélanome selon les recommandations de l’AAD et du NCCN.
La technique du ganglion sentinelle pourra être proposée aux patients avec un mélanome à haut risque d’évolution : stade IB (un indice de Breslow > 1 mm ou entre 0,8-1 mm avec d’autres facteurs de mauvais pronostic : ulcération, index mitotique > 1/mm2) ou stade II.
Pour les patients âgés, les patients avec comorbidités ou à risque lors d’anesthésie générale, cette technique aura moins de valeur pronostique et plus de difficultés techniques. Elle doit être discutée au cas par cas de façon collégiale.
L’étude du ganglion sentinelle a un intérêt pronostique. La présence de micrométastases ganglionnaires semble être corrélée avec le risque de progression de la maladie. L'avènement de nouveaux traitements adjuvants dans le mélanome (anti–PD1, thérapies ciblées) nécessite une meilleure connaissance de l'extension de la maladie et permet d’identifier les patients susceptibles de bénéficier d'un traitement.
En présence de micrométastases dans le ganglion sentinelle, le curage ganglionnaire ne permet pas le contrôle local de la maladie et pourra être discuté par simple surveillance clinique et échographique. On évitera ainsi d'exposer le patient à un geste chirurgical dont la morbidité ne serait pas négligeable. Ce curage semble raisonnable en cas d’atteinte massive du ganglion sentinelle, d’atteinte de plusieurs ganglions et /ou de la présence de facteurs de mauvais pronostic du mélanome primitif.
Toutes les études multicentriques montrent que la biopsie du ganglion sentinelle n’a pas de bénéfice thérapeutique en termes de survie globale.