Décollement séreux rétinien dans les naevus choroïdiens : la morphologie des photorécepteurs est corrélée à la chronicité
L’équipe de Philadelphie a analysé la morphologie des photorécepteurs et l’a corrélée à la présence d’un DSR et à sa chronicité. En effet, la présence d’un DSR est un facteur de risque de transformation maligne en mélanome mais le caractère chronique est souvent rassurant.
Les photorécepteurs ont été classés de la manière suivante en OCT-SD :
- normaux ;
- “shaggy” : allongement des photorécepteurs ;
- rétractés ;
- absents.
Au total, 274 naevus choroïdiens qui avaient un DSR initial ou qui en ont développé un ont été inclus. Il y avait une progression de la morphologie des photorécepteurs de “shaggy”, vers rétractés puis absents corrélée à la chronicité du DSR (p < 0,001). À la consultation initiale, les photorécepteurs étaient : 21 % normaux, 34 % “shaggy”, 41 % rétractés et 3 % absents. À la consultation finale : 0 % normaux, 29 % “shaggy”, 61 % rétractés et 10 % absents.
Les naevus qui n’avaient pas de DSR initial et avaient des photorécepteurs normaux et qui ont développé un DSR pendant le suivi ont présenté des photorécepteurs “shaggy” dans 64 % des cas, rétractés dans 31 % ou absents dans 5 % des cas après 29, 30 et 33 mois de suivi en moyenne, respectivement. Parmi les naevus avec des photorécepteurs “shaggy”, 54 % ont progressé vers la forme rétractée après 18 mois en moyenne, les photorécepteurs initialement rétractés ont progressé vers absents en 34 mois en moyenne et les naevus avec initialement des photorécepteurs absents n’ont pas présenté de changement après 30 mois de suivi en moyenne. De manière intéressante, 24 % des naevus avec photorécepteurs normaux, 19 % “shaggy”, 16 % rétractés et 0 % absents ont évolué vers un mélanome. En conclusion, les photorécepteurs évoluent de normaux à absents avec la chronicité du DSR. La morphologie des photorécepteurs est donc un marqueur de chronicité du DSR associé aux naevus choroïdiens. D’autres études sont nécessaires pour analyser si la morphologie des photorécepteurs pourrait prédire le risque de transformation maligne.