“Deep learning”… ou intelligence artificielle en ophtalmologie
Alors que l’intelligence artificielle (IA) est entrée dans notre vie quotidienne et sait prédire où nous aimons manger, voyager, composer des listes musicales en fonction de nos goûts, ou conduire des voitures autonomes et que son champ d’action dans le domaine de la médecine fait d’ores et déjà partie du présent, il était tout naturel de se poser la question et d’explorer où en était notre spécialité sur ce point.
Tout d’abord, nous avons été surpris de voir que plusieurs sessions entières de posters y étaient consacrées, tout comme des présentations orales et même un symposium de “Special Interest Group”. Plusieurs axes se dégagent :
- l’IA comme aide à l’imagerie pour la segmentation, ou la qualité des images comme l’OCT-A…;
- l’IA dans le diagnostic pour la détection de la rétinopathie du prématuré, de la rétinopathie diabétique, de la DMLA, du kératocône, du glaucome… ;
- l’IA pour estimer un pronostic : progression de l’atrophie géographique…
En revanche, la place de l’IA dans la prise de décision thérapeutique est moins représentée. Il est à noter que de nombreuses études étaient réalisées sur de petites séries, ce qui constitue une grande limite pour l’IA, car l’algorithme est d’autant plus fiable que le nombre de données pour l’entraîner est grand (des milliers de données sont nécessaires).
Aujourd’hui, force est de se rendre compte que nous sommes à un tournant, ces outils sont en train d’émerger et c’est à nous de leur donner une place pour nous aider dans notre pratique, tout en gardant à la fois un regard critique, et une place au côté humain tant essentiel, fondamental, qu’irremplaçable dans notre relation avec les patients.