Faut-il traiter les patients diabétiques atteints d’un OMD avec une bonne AV ?
Dr Bagheri, dans votre étude vous vous êtes intéressée à la durée effective d’un traitement par anti-VEGF dans les pathologies rétiniennes comme la DMLA exsudative, les OVR et l’OMD. Vous avez montré qu’en fait certains patients mauvais répondeurs après 1 mois de traitement par anti-VEGF au vu de l’épaisseur centrale rétinienne (ECR) en OCT sont en fait de bons répondeurs si l’on regarde l’ECR 2 ou 3 semaines après l’injection.
Effectivement, dans notre étude, nous avons pris en compte l’ECR par OCT de façon hebdomadaire, et l’on a trouvé que certains patients considérés comme mauvais ou non répondeurs à 4 semaines étaient en fait de bons répondeurs à S2 et après 3 injections, nous les appelons donc “répondeurs à court terme” au lieu de mauvais répondeurs.
Si l’on prend en compte votre étude, quelle serait votre prise en charge pour des patients ne répondant pas ou peu au traitement après plusieurs mois et quel serait votre intervalle entre 2 injections pour ce type de patients ?
Nous pensons que d’injecter ces patients “répondeurs à court terme” de façon plus fréquente et plus rapprochée permettrait d’obtenir de meilleurs résultats en termes d’acuité visuelle, et nous avons d’ailleurs déjà réalisé ce genre d’injection à intervalles rapprochés dans notre service chez certains patients. Nous sommes convaincus que ce type de stratégie pourrait être envisagé dans le futur chez les patients “mauvais répondeurs”.
Effectivement, cela est très intéressant mais que pensez-vous du coût élevé pour le système de santé et du risque potentiellement accru d’endophtalmie qui pourrait résulter d’une telle pratique intensive ?
Il faut, bien sûr, toujours prendre en compte le bénéfice et le risque de chaque pratique de traitement. Mais je suis persuadée que les patients sont prêts à considérer ce risque et à l’accepter si leur acuité visuelle et leur maladie s’améliorent.