Cancer du canal anal : anti-PD-1, une option
Il y a un rationnel fort pour l’immunothérapie dans le cancer du canal anal, un des cancers viro-induits dont on connaît la particulière sensibilité aux inhibiteurs de checkpoint immunitaire, qui a permis leur développement avec succès entre autres dans les cancers ORL et les tumeurs de Merkel.
A. Marabelle a rapporté l’analyse groupée des cohortes “canal anal” des études basket du pembrolizumab en monothérapie KEYNOTE-28 (phase Ib) et KEYNOTE-158 (phase II), soit 137 patients avec carcinome épidermoïde du canal anal avancé en échec des traitements standards. Les patients, sélectionnés sur la positivité PD-L1 pour l’étude KEYNOTE-028, exprimaient PD-L1 dans 67 % des cas pour l’étude KEYNOTE-158 (figure). Le profil de tolérance du pembrolizumab était similaire à celui habituellement observé dans les autres types de tumeurs. Le taux de réponse, de 10,9 % pour l’ensemble de la cohorte, était de 14 % pour le sous-groupe exprimant PD-L1, contre 3,3 % dans le cas contraire. Le taux de réduction tumorale non significative était de 30 %. Avec un suivi de 35 mois, la durée médiane de réponse n’était pas atteinte, et plus de 84 % des patients avaient une durée de réponse au-delà de 24 mois conférant une survie sans progression à 12 mois de 14,5 % et à 24 mois de 8,7 %. La survie globale médiane était de 11,7 mois, avec, à 12 mois, 47 % des patients vivants et 24 % à 24 mois.
Les inhibiteurs de checkpoint immunitaires apparaissent donc prometteurs dans le cancer du canal anal avancé. Leur évaluation en combinaison à la chimiothérapie de référence de première ligne (mDCF) est en cours en France (essai SCARCE).