Cédiranib + olaparib chez des patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire en rechute platine-sensibles
Les résultats de l’essai de phase II randomisé comparant cédiranib + olaparib (C+O) à l’olaparib (O) avaient montré une efficacité particulièrement intéressante de l’association chez les patientes en rechute sensibles au platine. Elle avait également fait sensation, car il s’agissait d’un traitement ”tout oral“ et sans chimiothérapie. L’essai de phase III présenté ici avait pour but principal de démontrer une supériorité en termes de survie sans progression (SSP) de C+O par rapport à la chimiothérapie. En cas de positivité, une analyse hiérarchique de la SSP de O contre chimiothérapie puis de C+O contre O était proposée. Au total, 565 patientes ont été randomisées dans un des 3 bras. Il s’agissait principalement de patientes en première rechute, et moins de 10 % avaient reçu un traitement antérieur par bévacizumab. L’essai est négatif pour le critère principal : une SSP similaire est observée avec C+O (10,4 mois) et avec la chimiothérapie (10,3 mois). Le bras olaparib présente une SSP légèrement inférieur à 8,2 mois. Des résultats équivalents sont retrouvés en termes de taux de réponse (TR) avec 69,4 % pour C+O, 71,3 % pour la chimiothérapie et 52,4 % pour O. La SG n’est pas différente dans les 3 groupes (environ 30 mois). Une analyse planifiée selon le statut BRCA a été présentée :
- BRCAm
- C+O et O ont un TR équivalent autour de 90 %, supérieur à celui observé avec la chimiothérapie (71 %) ;
- La SSP C+O est de 18 mois vs 12,7 mois avec O et 10,5 mois pour la chimiothérapie.
- BRCAwt
- La chimiothérapie présente un meilleur TR (72 %) et une SSP supérieure (9,7 mois) par rapport à C+O (TR : 64 % et SSP 8,9 mois) ;
- O seul fait nettement moins bien avec un TR à 40 % et une SSP à 6,6 mois.
En termes de toxicité, C+O présente plus de toxicité non hématologique avec notamment plus de grades 3/4 en termes de fatigue, diarrhée et HTA. Cela se traduit par un taux d’arrêt définitif (21,2 %) du traitement pour effet secondaire, plus fréquent que pour la chimiothérapie (15 %) et O (8,5 %).
Le bras contrôle par chimiothérapie n’est pas standard, car il manque un traitement d'entretien par inhibiteur de PARP. Par ailleurs, même si l’efficacité de l’association C+O est intéressante, la toxicité est importante. Cependant, quelques hypothèses intéressantes pour la pratique (notamment pour la maintenance en première ligne) pourraient être tirés de cet essai :
- Pour les patientes BRCAm : l’association antiangiogénique + iPARP semble supérieure à l’iPARP seul (résultats similaires à ceux d’AVANOVA 2).
- Pour les patientes BRCAwt : la chimiothérapie reste incontournable, et le bénéfice de C+O semble plus relié à l’effet antiangiogénique, ce qui souligne la place importante de cette approche dans cette population.