Détection dans l’ADN tumoral circulant des altérations géniques rares associées à la réponse aux inhibiteurs de CDK4/6
Fabrice André de Gustave Roussy a présenté les résultats d’une vaste analyse poolée de séquençage de l’ADN tumoral circulant recueilli dans plusieurs essais randomisés impliquant l’inhibiteur de CDK4/6 ribociclib. Les plasmas à l’inclusion des essais MONALEESA-2, -3 et -7 ont été analysés avec un panel de 550 gènes et au moins une altération génique a été détectée chez 1 503 patientes. Les comparaisons statistiques ont été réalisées pour les gènes altérés chez plus de 2 % des cas et avec un effectif de plus de 15 patientes.
Certains gènes altérés prédictifs d’un bénéfice en survie sans progression du ribociclib ont ainsi été identifiés. È titre d’exemple, les gènes FRS2 et MDM2 altérés chez 2 % des patientes sont associés à un gain en survie significatif du ribociclib alors que la survie sans progression dans le bras placebo est globalement médiocre. De même, les mutations du gène ERBB2 qui code pour HER2 sont retrouvées dans 3,5 % des cas et sont associées à un gain net en SSP du ribociclib. D’autres gènes identifiés sont PRKCA et AKT1. À l’inverse, des altérations du gène CDKN2A/2B/2C sont associées à l’absence de bénéfice du ribociclib. Cette altération d’un gène codant pour une Cyclin Dependent Kinase pourrait être un mécanisme de résistance aux anti-CDK4/6. Les autres gènes sont CDH4 et ATM.
Enfin, les mutations du gène RB1, déjà connues pour la résistance aux anti-CDK, n’étaient retrouvées que dans 1,7 % des cas avant l’exposition aux anti-CDK.
En conclusion, cette analyse à large échelle, a permis de mettre en évidence des altérations géniques rares qui sont associées à la réponse ou à la résistance aux anti-CDK. La question de l’intérêt d’une analyse systématique dans l’ADN tumoral circulant avant de débuter un traitement par anti-CDK est pour le moment limitée à de la recherche clinique.