En attendant ADAURA, résultats de survie globale du géfitinib en situation adjuvante : essai CTONG 1104
Parallèlement aux résultats de l’essai ADAURA, les données de survie globale (SG) de l’étude CTONG 1104, ayant évalué le géfitinib en situation adjuvante chez des patients opérés d’un CBNPC de stades II et IIIA (N1 ou N2), avec mutation activatrice de l’EGFR, ont été présentées. Cet essai randomisé de phase III avait précédemment démontré le bénéfice du géfitinib par rapport à la chimiothérapie par cisplatine et vinorelbine, en termes de survie sans récidive. Au total, 222 patients ont été inclus. La méthodologie de cet essai est donc différente de celle d'ADAURA, la randomisation étant faite versus chimiothérapie et non après chimiothérapie adjuvante.
La survie sans récidive était significativement améliorée avec le géfitinib : médiane de 28,7 mois versus 18,0 mois (HR = 0,60 ; IC95 : 0,42-0,87 ; p = 0,0054), une amplitude finalement inférieure à celle observée dans l’essai ADAURA avec l’osimertinib.
Après un suivi médian de 77 mois, la SG médiane était de 75,5 mois dans le bras géfitinib, et de 79,2 mois dans le bras chimiothérapie (HR = 0,96 ; IC95 : 0,64-1,43 ; p = 0,823).
Cette absence de différence en SG était retrouvée dans tous les sous-groupes étudiés, et était fortement corrélée aux traitements utilisés lors de la récidive : les patients ayant reçu un inhibiteur de tyrosine kinase (ITK) de l’EGFR avaient effectivement une SG médiane de 75,5 mois versus 36,4 mois en l’absence de traitement ciblé, et cela était retrouvé dans les 2 bras de l’essai, donc y compris chez les patients ayant reçu le géfitinib en adjuvant ; pour ces patients, le rechallenge par un ITK s’associait à un taux de réponse de 27 % et à une survie sans progression de 14,1 mois.
Ces données sont importantes pour comprendre les résultats de l’essai ADAURA, aujourd’hui uniquement sur la survie sans récidive, et les enjeux de l’utilisation des thérapies ciblées dans les CBNPC de stade précoce.