Essai de phase III évaluant l’impact de la chirurgie chez des patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire en rechute tardive
Comme l’étude DESKTOP III et GOG 0213, cet essai réalisé en Chine avait pour but d’évaluer la place de la chirurgie chez des patientes en première rechute sensible aux sels de platine. Comme dans l’étude DESKTOP III, nos collègues chinois ont mis au point un score (iMODEL) permettant de sélectionner les patientes. Ce score est plus complexe que celui de l’AGO et est basé sur le stade FIGO, le résidu postopératoire chirurgical initial, l’intervalle sans platine, le statut de performance (PS), le taux de CA125 et la présence d’ascite à la rechute. L’objectif principal de l’étude est une amélioration d’un co-critère principal (survie sans progression (SSP) et survie globale (SG)) avec une analyse hiérarchique. Au total, 357 patientes ont été randomisées. Les groupes étaient relativement similaires. À noter qu’environ 15 % des patientes ne respectaient pas le critère d’inclusion concernant un score iMODEL 4,7. Une chirurgie complète R0 a été réalisée pour 76,7 % des patientes. Un traitement chirurgical en 3e rechute a été proposé chez 36,6 % des patientes du bras non opéré.
Une amélioration significative de la SSP est retrouvée pour le bras chirurgie avec 17,4 mois contre 11,9 mois (+ 5,5 mois), HR = 0,58 (IC95 : 0,45-0,74), p < 0,001. Comme pour les autres études dans ce contexte, le bénéfice de la chirurgie n’est observé que pour les patientes chez qui une résection complète R0 a été possible. Il n’existe pas de bénéfice en SG, mais les données ne sont pas encore matures et il semble se dessiner un bénéfice pour les patientes en R0. Comme pour l’étude DESKTOP III, il semble exister un effet délétère de la chirurgie incomplète R1 sur la SG par rapport aux patientes qui n’ont pas été opérées.
Au total, cet essai conforte les données de l’essai DESKTOP III. La rigueur méthodologique est inférieure à l’essai européen mené par les Allemands. Le score iMODEL n’est pas vraiment validé et sélectionne une population plus importante de patientes que le score AGO. Difficile donc de le retenir pour évaluer l’éligibilité à la chirurgie.