Et de deux pour l’immunothérapie dans les carcinomes triple-négatifs métastatiques
Les résultats étaient annoncés et attendus. L’immunothérapie dans le cancer du sein triple-négatif en première ligne métastatique permet d’améliorer la survie sans progression de quelques mois. Quelques modestes mois, avec une réduction du risque relatif d’un peu moins de 40 %. Ce chiffre de 40 %, c’est également la proportion de patientes qui bénéficient de l’immunothérapie. Dans l’étude KEYNOTE-355, c’est avec le score CPS qu’il faut sélectionner les tumeurs PD-L1-positive. Ce score doit être ≥ 10. Pour l’étude IMpassion130, il fallait sélectionner les patientes avec le pourcentage de cellules immunes positives (> 1 %). Et à chaque fois, cela représente une quarantaine de pourcents de la population incluse.
Dans ces deux études, il n’y a pas de bénéfice clinique à faire de l’immunothérapie si on prend en compte l’ensemble de la population des cancers triple-négatifs (population ITT). En sélectionnant les tumeurs CPS ≥ 10 dans l’étude KEYNOTE-355 (c’était un des objectifs principaux de l’essai), la médiane de survie sans progression est augmentée de 4,1 mois lorsque le pembrolizumab est associé avec de la chimiothérapie (paclitaxel, nab-paclitaxel ou la combinaison carboplatine + gemcitabine). Le hazard ratio est à 0,65 [IC95 : 0,49-0,86]. Ce premier résultat est donc statistiquement significatif, mais les analyses suivantes (planifiées de façon hiérarchique) ne le sont pas pour l’instant. Ainsi, la significativité statistique n’est pas atteinte pour la population CPS ≥ 1 (qui correspond à 75 % des patientes incluses). Les données de survie globale n’ont donc pas été montrées dans ce contexte.
Au-delà de l’évaluation du statut PD-L1, il nous faudra répondre à de nombreuses questions dans l’avenir : quel traitement associé à l’immunothérapie (celle-ci est peu efficace seule) et avec quelle séquence de traitements (celle-ci est peu efficace au-delà de la première ligne) ? Les données de SAFIR-02 (en faveur d’une amélioration de la survie globale d’un petit sous-groupe de patientes en maintenance par immunothérapie) incitent également à définir des profils moléculaires spécifiques pour sélectionner les patientes les plus à même de répondre de façon prolongée.