Étude randomisée de phase II RAMES : gemcitabine avec ou sans ramucirumab en 2e ligne du mésothéliome pleural malin avancé
Le ciblage de l’angiogenèse a été évalué dans plusieurs études chez les patients atteints de mésothéliome pleural malin (MPM). En 1re ligne, l’étude MAPS avec le bévacizumab a montré une amélioration de la survie globale (SG) et de la survie sans progression (SSP). Le ciblage par ITK de l’angiogenèse était aussi l’objet des études de phase III LUME-Meso, qui n’a pas atteint son objectif de SSP, et de SWOG0905 avec le cédiranib, qui améliorait la SSP et le taux de réponse. RAMES est une étude de phase II randomisée qui évalue en 2e ligne l’ajout du ramucirumab à la gemcitabine chez des patients atteints de MPM après sel de platine et pémétrexed. La randomisation (1:1) compare gemcitabine 1 000 mg/m2 i.v. J1 et J8 tous les 21 jours et placebo (bras A) ou ramucirumab 10 mg/kg i.v. J1, d’un cycle de 21 jours (bras B) jusqu’à progression ou toxicité. Le critère de jugement principal est la survie globale (SG). 164 patients ont été inclus, 81 (bras A) et 80 (bras B) ; 3 ont été randomisés mais non traités. Les caractéristiques étaient les suivantes : âge médian de 69 ans (44-81), hommes : 119 (73,9 %) ; ECOG PS 0 : 96 (59,6 %), ECOG PS 1-2 : 65 (40,4 %) ; histologie épithélioïde : 132 (81,9 %), non épithélioïde : 29 (18,1 %) ; stade III : 98 (60,7 %), stade IV : 60 (37,3 %), 3 (2,0 %) manquants. La SG était significativement plus longue dans le bras B avec une médiane de 13,8 mois, contre 7,5 mois dans le bras A. La SG à 6 et 12 mois était de 63,9 et 33,9 % dans le bras A et de 74,7 et 56,5 %, dans le bras B. Dans le bras B, la SG n'était corrélée ni à la SSP du traitement de 1re ligne (13,6 mois si SSP ≤ 6 mois et 13,9 mois si SSP > 6 mois) ni à l’histologie (13,8 mois épithélioïde et 13,0 mois dans le non épithélioïde). Aucune différence significative en termes d’événements thromboemboliques ou d’hypertension de grade 3-4 n’a été observée entre les 2 groupes (p = 0,64). L’association gemcitabine-ramucirumab peut être considérée comme un schéma thérapeutique potentiel dans le traitement de 2e ligne des MPM.