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Évolution du microenvironnement tumoral sous l’effet du traitement néoadjuvant (chimiothérapie +/- antiangiogénique)

D'après Yaniz E et al., abstr. 6011, actualisé

L’étude CHIVA, réalisé par le groupe GINECO, avait évalué en situation néoadjuvante une chimiothérapie +/- nintédanib (antiVEGFR). Il n’avait pas été montré de bénéfice du nintédanib dans cette situation, mais le modèle néoadjuvant est remarquable pour réaliser des études translationnelles permettant d’enrichir nos connaissances. Ici sont présentés les résultats d’une analyse translationnelle qui consistait à analyser l’évolution du microenvironnement tumoral (TME) sous l’effet du traitement néoadjuvant puis d’examiner s’il existait une modification de la réponse immune entre la chimiothérapie seule et lorsque le nintédanib était ajouté. Un échantillon tumoral avant et après chimiothérapie était disponible pour 86 patientes sur les 188 patientes incluses. Les populations lymphocytaire T (CD8, CD4, FOXP3), les cellules myéloïdes (macrophages M1, M2) et les cellules présentatrice des antigènes (cellules dendritiques matures) étaient étudiées.  En termes de résultats, cette étude montre que le traitement néoadjuvant modifie de manière importante le TME, avec une augmentation significative des lymphocytes T cytotoxiques (CD4 et CD8) et une diminution des lymphocytes T régulateurs (FOXP3). Globalement, il existe une modification du rapport CD8/FOXP3 en faveur d’une réponse immunitaire antitumorale. Par ailleurs, il est noté une augmentation modérée des cellules dendritiques sous l’effet du traitement néoadjuvant, et une absence d’impact sur la population macrophagique. L’ajout du nintédanib ne modifie pas la réponse immunitaire dans l’étude. Cette étude, la plus importante réalisée sur le sujet, confirme donc que la chimiothérapie a un effet important sur le TME.  

Quelle est l’impact de cette donnée au moment où l’immunothérapie est testée en première ligne dans de nombreux essais de phase III des cancers de l’ovaire ? Les anti-PD-1/PD-L1 seront-ils utiles chez les patientes qui présentent une réponse immune pour renforcer cette réponse, ou bien au contraire n’apporteront pas plus que la chimiothérapie lorsque la réponse immune est déjà initiée ? Seront-ils plus utiles pour les patientes pour lesquelles la chimiothérapie ne modifie pas la réponse immune ? Ces questions devront être posées à l’avenir, pour utiliser les traitements de manière la plus rationnelle possible et personnaliser l’approche thérapeutique après chimiothérapie néoadjuvante. L’analyse translationnelle de plusieurs essais mené par le groupe GINECO (Neopembrov, Innéov) pourrait probablement apporter des pistes intéressantes pour répondre à ces questions. 


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