GRECCAR4 : des pistes intéressantes
La radiochimiothérapie (RCT) néoadjuvante est le traitement standard chez les patients atteints d'un cancer du rectum localement avancé. La chimiothérapie adjuvante n’a démontré son intérêt que chez les patients pN+ et ne peut être qu’inconstamment administrée. De plus en plus d’études évaluent la faisabilité d’un “traitement néoadjuvant total” en incorporant une chimiothérapie néoadjuvante avant (en induction) ou après (en consolidation) une radio(chimio)thérapie (cf. les essais PRODIGE 23, RAPIDO et OPRA commentés ailleurs dans cette édition).
L’étude GRECCAR4 est une étude de phase II randomisée française ayant évalué l’intérêt d’une chimiothérapie néoadjuvante par FOLFIRINOX (4 cures) suivie d’un traitement adapté selon la réponse tumorale (volume tumoral en IRM) (figure 1). Les patients inclus avaient une tumeur T3 avec une marge de résection circonférentielle non envahie en IRM.
Les résultats par bras de traitement sont détaillés dans la figure 2. Sous réserve d’effectifs de patients limités par sous-groupes, les résultats de cette étude soutiennent plusieurs pistes de recherche :
• une stratégie de chimiothérapie seule paraît prometteuse chez les patients avec une tumeur T3 n’envahissant pas le mésorectum. Cette stratégie est actuellement évaluée dans l’essai NORAD qui compare 6 cures de FOLFIRINOX seul à la RCT ;
• pour les stratégies de conservation d’organe, le taux de réponse complète pathologique est nettement augmenté par la RCT et la chimiothérapie seule ne suffit pas ;
• en cas de mauvaise réponse à la chimiothérapie d’induction, le CAP 60 pourrait augmenter le taux de résection R0 mais n’est pas associé à un bénéfice sur le taux de récidive locale et les survies à 5 ans sont identiques par rapport à un CAP 50. D’autres schémas d’intensification de la RCT devraient être développés.
En conclusion, les résultats de cette étude donnent des pistes intéressantes pour les futurs essais à mener chez les patients souffrant d'un cancer du rectum localement avancé.