Immunothérapie de 2e ligne des carcinomes épidermoïdes de l’œsophage : bienvenue au sintilimab ! Étude ORIENT-2
Les inhibiteurs de points de contrôle immunitaires, qu’il s’agisse des anticorps anti-PD-1 (programmed cell death 1) ou anti-CTLA-4 (cytotoxic T-lymphocyte-associated protein 4) ont démontré leur efficacité en 2e ligne de traitement des cancers de l’œsophage métastatiques dans 2 études de phase III internationales (KEYNOTE-181 et ATTRACTION-3) par rapport à la chimiothérapie par taxane ou irinotécan en monothérapie (Kojima T et al. ASCO® 2019 et Kato K et al. Lancet Oncol 2019).
L’étude chinoise randomisée de phase II ORIENT-2 a comparé l’anti-PD-1 sintilimab 300 mg toutes les 3 semaines à une chimiothérapie de 2e ligne au choix de l’investigateur (paclitaxel ou irinotécan) dans le traitement des carcinomes épidermoïdes de l’œsophage en échec d’une 1re ligne à base de fluoropyrimidine + sel de platine. Le critère de jugement principal était la survie globale (SG) et 190 patients ont été inclus.
La SG était améliorée dans le groupe immunothérapie (7,2 versus 6,2 mois ; HR = 0,70 ; 0,50-0,97 ; p = 0,032), notamment chez les patients avec ratio polynucléaires neutrophiles/lymphocytes (NLR) < 3 à l’inclusion (14 versus 6,2 mois ; HR = 0,54 ; p = 0,019). Le taux de réponse (12,6 versus 6,3 %) et la durée de réponse (8,3 versus 6,2 mois) étaient également en faveur du sintilimab. La tolérance du sintilimab était meilleure que celle de la chimiothérapie avec un taux d’événements indésirables de grade 3-5 de 20 % contre 39 % avec la chimiothérapie.
Au total, cette étude confirme l’intérêt des anti-PD-1 en 2e ligne des carcinomes épidermoïdes de l’œsophage. Elle soulève la question des biomarqueurs prédictifs d’efficacité : score CPS, ratio neutrolymphocytaire, charge mutationnelle ? Ces biomarqueurs sont-ils plutôt prédictifs ou pronostiques ? L’évaluation du sintilimab se poursuit en phase III, à suivre…