L’amivantamab, anticorps bispécifique ciblant MET et l’EGFR, efficace en situation d’insertion dans l’exon 20 de l’EGFR
D'après Park K et al., abstr. 9512, actualisé
Parmi les mutations de l’EGFR dans les CBNPC, les insertions dans l’exon 20 représentent un sous-groupe pour lequel les inhibiteurs de tyrosine kinase disponibles sont constamment inefficaces. Ces insertions dans l’exon 20 concernent 1 à 2 % des patients atteints d’adénocarcinome métastatique, et s’associent à un pronostic défavorable du fait d’une présentation agressive, d’une progression rapide de la maladie ; les immunothérapies n’ont pas démontré leur efficacité pour ces patients.
L’amivantamab (JNJ-61186372) est un anticorps thérapeutique bispécifique ciblant l’EGFR et MET, 2 récepteurs transmembranaires activant des voies de signalisation intracellulaire synergiques pour stimuler la croissance cellulaire.
L’essai de phase I CHRYSALIS comportait plusieurs cohortes de patients atteints de CBNPC avec mutation de l’EGFR, y compris mutations de type C797S, T790M, insertions dans l’exon 20, ou amplification de MET.
Lors du congrès de l’ASCO®, les résultats de l’essai CHRYSALIS pour la cohorte de 50 patients atteints d’adénocarcinome avec insertion dans l’exon 20 de l’EGFR, traités par amivantamab à la dose recommandée pour les essais de phase II (1 050 ou 1 400 mg pour un poids ≥ 80 kg), ont été présentés. L’essai est toujours en cours.
Ces patients étaient traités en situation de ligne avancée, 29 avaient reçu au moins 1 ligne de chimiothérapie à base de sels de platine, et 17, au moins 2 lignes de chimiothérapie.
La tolérance de l’amivantamab était essentiellement marquée par des effets indésirables liés à l’inhibition de l’EGFR – rash (72 % des patients), réaction à la perfusion (60 % des patients) et paronychies (34 % des patients).
Parmi les 39 patients évaluables, le taux de réponse objective était de 36 % et de 41 % pour les patients en 2e ligne thérapeutique ; 67 % des patients étaient contrôlés.
La durée médiane de réponse était de 10,0 mois et la survie sans progression de 8,3 mois.
Ces données sont très prometteuses pour ce sous-groupe de patients atteints d’adénocarcinome avec insertion dans l’exon 20, aujourd’hui en situation d’impasse thérapeutique. Plusieurs essais randomisés sont en cours pour confirmer la place de l’amivantamab dans la stratégie thérapeutique de ces patients.