Le FOLFIRINOX encore efficace !
La trichimiothérapie par FOLFIRINOX ou FOLFOXIRI est devenue un standard dans les cancers colorectaux et pancréatiques avancés (Loupakis F et al. N Engl J Med 2014 ; Conroy T et al. N Engl J Med 2011). Pour les cancers œsogastriques avancés, une combinaison de sel de platine plus fluoropyrimidine est le standard en 1re ligne, l’irinotécan étant utilisé en 2e ou 3e ligne (Muro K et al. Ann Oncol 2019). Le protocole FOLFIRINOX a été évalué en 1re ligne chez des patients avec un adénocarcinome œsogastrique avancé dans une étude de phase II américaine. Le FOLFIRINOX était administré à doses standard (avec bolus de 5FU). Le trastuzumab était ajouté en cas de tumeur HER2+.
Au total, 67 patients ont été inclus dans cette étude de novembre 2013 à mai 2018, 41 avec une tumeur HER2- et 26 avec une tumeur HER2+. Les caractéristiques des patients à l’inclusion étaient : œsophage (40 %), jonction œsogastrique (19 %), estomac (40 %), type diffus de la classification de Lauren (27 %), carcinose péritonéale (21 %) et PS ECOG 0-1 (98 %). Aucun patient n’avait reçu de chimiothérapie péri-opératoire et 5 patients (7 %) avaient eu une radiochimiothérapie préopératoire. Les patients ont reçu une médiane de 8 cycles de FOLFIRINOX (1-22), et 46 patients (69 %) ont reçu ensuite une maintenance (le plus souvent FOLFOX ou FOLFIRI ± trastuzumab). A la date de point, la médiane de suivi était de 17,4 mois. Les principaux résultats sont détaillés dans le tableau. Concernant la tolérance, les principaux événements indésirables de grade 3-4 étaient la neutropénie (79 %, avec 3 % de neutropénies fébriles), la diarrhée (9 %), les événements thromboemboliques (9 %), les infections (8 %), les nausées/vomissements (6 %) et la fatigue (6 %).
En conclusion, cette étude de phase II rapporte des résultats impressionnants du FOLFIRINOX dans les cancers œsogastriques. Le profil de toxicité est jugé gérable par les auteurs et ces résultats justifieraient d’un développement en phase III. L’article a été accepté dans le JAMA Oncology. Cet abstract démontre que “quand on veut on peut” et que le FOLFIRINOX (même administré à pleines doses) peut être utilisé par nos collègues américains.