Pembrolizumab plus lenvatinib : un challenger ?
Le traitement systémique de 1re ligne du carcinome hépatocellulaire (CHC) non résécable connaît une évolution fulgurante, avec notamment les résultats extrêmement significatifs de la combinaison atézolizumab + bévacizumab, illustrant la coopération fructueuse d’un agent antiangiogénique et d’un inhibiteur de checkpoint de l’immunité (Finn et al. N Engl J Med 2020).
Les résultats de l’étude de phase Ib du lenvatinib (8 ou 12 mg/j selon la surface corporelle) associé au pembrolizumab (200 mg tous les 21 jours) confirment la synergie d’action de ces 2 voies thérapeutiques. Au total, 104 patients avec CHC non résécable non prétraités, Child-Pugh < 7, avec une extension vasculaire ou extrahépatique dans 62 % des cas ont été inclus. L’imagerie a été revue par un comité indépendant. Une toxicité de grade ≥ 3 a été rapportée dans 67 % des cas dont l’hypertension artérielle (17 %), la diarrhée (5 %), la fatigue (4 %), associée à des toxicités de grade 2 : baisse de l’appétit (16 %) et hypothyroïdie (14 %). Le taux de réponse RECIST 1.1 est de 36 %, avec une durée de réponse de 12,6 mois, une médiane de survie sans progression supérieure à 8 mois et une survie globale de 22 mois (figure). Ces résultats justifient une étude de phase III pour confirmer l’efficacité et apprécier au mieux le rapport bénéfice/risque.