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Résultats décevants pour l’essai FELINE : traitement néoadjuvant par létrozole avec ou sans ribociclib pour les cancers du sein hormonodépendants

D'après Khan QJ et al., abstr. 505, actualisé

Pour l’hormonothérapie adjuvante, la réponse histologique est rare, et les réponses cliniques et radiologiques ne sont pas corrélées au pronostic. Le principal biomarqueur utilisé est le score PEPI (Preoperative Endocrine Prognostic Index) qui repose sur l’évaluation après traitement néoadjuvant de la réponse au traitement. Le score PEPI repose sur les caractéristiques cliniques (taille tumorale, atteinte ganglionnaire) et biologique (ki67, score Allred). Un score à 0 est associé à un très bon pronostic. La diminution de Ki67 à J14 est également associée à la réponse. L’objectif principal de l’essai FELINE est de déterminer si l’ajout du ribociclib (R) à un traitement par létrozole (L) induit un score PEPI à 0 chez plus de femmes. Les patientes étaient randomisées dans 3 groupes : L + placebo (groupe A), L + R intermittent (groupe B), L + R continu (groupe C). Des biopsies étaient réalisées initialement, à J14, et comparées au spécimen chirurgical. Au total, 120 patientes ont été randomisées 1 :1 :1. Les caractéristiques des groupes étaient globalement équilibrées, avec un peu plus de patientes du groupe A présentant une atteinte ganglionnaire et un stade avancé. Environ 25 % des patientes ont atteint l’objectif d’un score PEPI 0. De manière décevante, aucune différence n’a été notée entre le groupe A et les groupe B et C. Le taux de réponse clinique et radiologique était également similaire. Toutefois, il y avait une diminution significative du Ki67 à J14 plus importante dans le groupe ribociclib versus groupe placebo. Cette différence n’était néanmoins pas retrouvée au moment de la chirurgie. En termes de toxicité, le ribociclib a induit principalement une cytolyse hépatique (≈ 15 % ≥ grade 3), un allongement du QT (≈ 2,5% ≥ grade 3) et des neutropénies. 

En conclusion, bien que le ribociclib entraîne un effet précoce sur la tumeur, il n’y a pas de traduction sur le critère principal, le score PEPI. Ce résultat est décevant car ne démontre pas d’impact positif de l’ajout du ribociclib précocement dans la prise en charge. Au vu de la différence de résultat sur le Ki67 à J14 et au moment de la chirurgie, les auteurs émettent l’hypothèse de résistance acquise précocement au traitement par ribociclib. Un des gros problèmes de l’étude est également l’absence de distinction des patientes selon le type luminal du cancer du sein. Un déséquilibre à ce niveau-là dans les groupes pourrait aussi expliquer la négativité des résultats. En effet, un traitement par létrozole seul est probablement suffisant pour les tumeurs luminales A, et c’est plus spécifiquement dans la population luminale B qu’il est intéressant d’évaluer l’impact de l’ajout du ribociclib. 


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