Anti-VEGF et anti-Ang-2 dans l’œdème maculaire
F. Fajnkuchen a présenté une nouvelle cible dans le traitement de l’œdème maculaire diabétique : l’angiopoïétine 2 (Ang-2). Il s’agit d’une protéine agissant sur un récepteur particulier, TIE2, localisé au niveau des cellules endothéliales. Lorsqu’il est activé, il favorise la stabilité de la structure vasculaire et contribue à l’intégrité de la barrière hématorétinienne (BHR). L’angiopoïétine 1 (Ang-1) est un activateur de ce type de récepteur. À l’opposé, l’Ang-2 va empêcher la fixation d’Ang-1 sur son récepteur et provoquer une déstabilisation vasculaire avec rupture de la BHR, responsable de l’apparition d’un œdème (figure 1). De plus, l’effet délétère de l’Ang-2 se majore en situation d’hyperglycémie.
Deux laboratoires, Roche et Bayer, ont développé des molécules ciblant cette voie en les associant à un anti-VEGF. Bayer a mis au point une coformulation (nesvacumab + aflibercept) et Roche a développé un anticorps bispécifique avec 1 bras ayant une activité anti-VEGF et l’autre, une activité anti-Ang-2 (faricimab). L’étude de phase II de Bayer n’a pas permis un gain de l’acuité visuelle (AV) [qui est le critère principal] par rapport à l’aflibercept seul. Pour la molécule de Roche, le critère principal de l’étude de phase II BOULEVARD a été atteint à la 24e semaine avec une amélioration de l’AV de 3,6 lettres par rapport au ranibizumab 0,3 mg (figure 2). Concernant les critères secondaires, cette molécule montre une régression de la rétinopathie diabétique de 2 stades à partir du stade de rétinopathie diabétique non proliférante sévère, avec une durée d’action supérieure à celle de la monothérapie par ranibizumab.