Les anti-VEGF améliorent-ils la perfusion périphérique ?
Dans la littérature scientifique, il y a des arguments pour penser que les anti-VEGF peuvent améliorer la perfusion rétinienne. De grandes études cliniques montrent une amélioration de la rétinopathie diabétique, essentiellement sur les rétinophotos. Sur les angiographies, il existe des biais dans l’interprétation des images liés à l’alignement et aux projections de l’ultra-grand champ (UGC), ainsi que des biais de contraste (figure 1). Il n’y a pas de données réelles dans la littérature pour savoir si les anti-VEGF améliorent la perfusion rétinienne.
R. Tadayoni a présenté une étude menée sur 18 yeux atteints d’une rétinopathie diabétique. Il s’agissait essentiellement de rétinopathies diabétiques non proliférantes modérées à sévères et de quelques rétinopathies proliférantes. Les rétinophotos en UGC et les angiographies avant et 1 mois après 3 injections d’anti-VEGF ont été comparées en faisant un bon alignement des images afin d’éviter les biais d’interprétation. Les résultats montrent une nette diminution des hémorragies et des anomalies microvasculaires intrarétiniennes (AMIR) avec une amélioration de 1 stade de la rétinopathie diabétique. En angiographie, les néovaisseaux et les AMIR régressent, mais il n’y a pas d’amélioration des zones ischémiques (figure 2). Il existe donc une divergence entre le fond d’œil et la perfusion capillaire périphérique en angiographie à la fluorescéine. L’examen du fond d’œil des patients traités par anti-VEGF peut être ainsi faussement rassurant.
En conclusion, les anti-VEGF améliorent bien le stade de la rétinopathie diabétique sur les photos en couleurs, mais pas la perfusion périphérique. Rien dans cette étude ne permet de déduire un effet bénéfique des anti-VEGF sur la rétinopathie diabétique.