Que nous ont appris dernièrement les études du DRCRnet ?
C. Creuzot-Garcher a présenté une synthèse des dernières études du DRCRnet.
• Le protocole I compare le laser, le ranibizumab avec laser concomitant, le ranibizumab avec laser retardé, la triamcinolone avec laser concomitant. Cette étude a permis de conclure que les anti-VEGF sont efficaces pendant plus de 5 ans et que le nombre d’injections diminue avec le temps. Les corticoïdes ont une efficacité inférieure à celle des anti-VEGF, surtout chez les sujets phaques.
• Le protocole T compare les 3 anti-VEGF dans le traitement de l’œdème maculaire diabétique en PRN avec une dose de ranibizumab de 0,3 mg (inférieure à celle utilisée en Europe : 0,5 mg). Il y a une bonne efficacité des 3 anti-VEGF et une différence observée entre les molécules à 1 an qui ne se retrouve plus à 2 ans sur le plan fonctionnel (figure). Il existe des gains importants d’acuité visuelle, surtout en rapport avec un traitement agressif au départ. Les patients avec une meilleure acuité visuelle au départ auront une meilleure acuité visuelle finale, même si le gain est limité.
• Le protocole S compare les anti-VEGF et la panphotocoagulation laser (PPR) dans la prise en charge de la rétinopathie diabétique proliférante. Le nombre d’impacts dans la PPR réalisée (entre 1 200 et 1 600 avec les lasers standard ; 1 800 à 2 400 avec les lasers automatisés) est largement inférieur aux recommandations qui en préconisent de 6 000 à 7 000. Les résultats montrent que le ranibizumab est non inférieur à la PPR en termes d’acuité visuelle, et fait mieux en termes de complications à 2 ans. En tenant compte des critiques apportées à cette étude, nous pouvons conclure qu’un laser mal réalisé est moins efficace que les injections mensuelles pendant 2 ans et que les progressions vers la néovascularisation existent même sous anti-VEGF. Le coût élevé et surtout les patients traités par anti-VEGF perdus de vue représentent un gros problème dans ce choix.
• Le protocole U a évalué l’association de la dexaméthasone au ranibizumab dans les œdèmes maculaires résistants. À 6 mois, l’addition de la dexaméthasone a permis une amélioration anatomique, mais pas de l’acuité visuelle (il faut noter qu’il s’agissait de patients pseudophaques et phaques !).