Des traitements différents pour des psoriasis différents
La session Spotlights 1 a été ouverte par Michel Gillet (Lausanne), qui nous a présenté une très belle revue de la littérature concernant la physiopathologie mais également les voies thérapeutiques présentes et futures du psoriasis aigu, chronique et pustuleux.
Le psoriasis aigu comprend plusieurs formes : le psoriasis érythrodermique, le psoriasis paradoxal (vu souvent sous anti-TNF-alpha), le psoriasis en goutte et le psoriasis en plaques instable (avec des bordures très inflammatoires).
Dans cette forme, la cytokine impliquée est l’IFN-alpha secrété par les cellules dendritiques plasmocytoïdes. Les thérapies actuellement disponibles sont la ciclosporine, la photothérapie et les traitements topiques associant les dermocorticoïdes aux analogues de la vitamine D. Les molécules développées dans cette indication sont un inhibiteur de TLR7/9 (IMO-8400) et un inhibiteur de TYK2 (Tyrosine Kinase 2, premier représentant décrit de la famille des Janus kinases) (BMS-966 165). Les deux molécules sont évaluées dans des études de phase 2.
Dans le psoriasis classique, en plaques, les cytokines impliquées sont celles bien connues par les dermatologues comme TNF-alpha, IL-17A/F, IL-23 mais aussi IL-22. Pour les 3 premières, plusieurs thérapeutiques sont disponibles sur le marché. TK2 semble inhiber aussi la voie d’IL-23, L’IL-10 et l’IL-6, en plus de ses effets puissants sur la signalisation de l’interféron alpha et beta et sur l’IL-12.
Dans le psoriasis pustuleux (localisé ou généralisé) les cytokines impliquées sont l’IL-36 et l’IL-1. Les thérapies actuellement disponibles pour inhiber plus ou moins ces cytokines sont la ciclosporine, les rétinoïdes, le méthotrexate et l’apremilast. Les molécules en cours de développement sont les inhibiteurs de l’IL-36 et d’IL-1.
Les dermatologues vont ainsi pouvoir dans les années à venir proposer des thérapies ciblées ou adaptées aux différentes formes de psoriasis.