Développement de CAR-NK anti-CD-19 à partir de sang de cordon
Les cellules NK ont une activité (GvL) mais n’exercent pas de GvH car elles ne sont pas antigènes-spécifiques. Cependant, les études conduites jusqu'à présent avec la réinjection de cellules NK ont été décevantes, notamment à cause de la nécessité d’injecter de l’IL-2, qui stimule également le développement des T-reg, et de l’absence de persistance des NK dans l’organisme (≈ 1 mois). D’un autre côté, les CAR-T cells ont également un effet GvL et persistent in vivo mais leur production est longue et coûteuse.
L’équipe de K. Rezvani a mis au point une technique permettant d’amplifier la production de cellules NK à partir de sang de cordon. Cela permet de générer avec un cordon de quoi traiter 100 patients avec une dose de 106 cellules/kg. Ils ont ensuite pris un construct de CAR (figure) associé à la caspase 9 inductible (qui permet d’arrêter l’action des cellules en cas de réaction cytokinique incontrôlée) et au gène de l’IL-15 (qui permet la multiplication des NK par stimulation autocrine). En raison du potentiel de rejet de ces NK, une lymphodéplétion est réalisée par fludarabine et cyclophosphamide. Ces cellules sont encore en étude de phase I avec des résultats encourageants dans des hémopathies lymphoïdes en rechute (6 patients traités avec 4 réponses objectives) [tableau]. Les cellules NK CAR+ persistent dans l’organisme au moins 3 mois après l’injection.
Cette méthode d’ingénierie offre 3 avantages :
•préparation de cellules sans avoir besoin de recourir à une cytaphérèse : possibilité de congeler des cellules (non testé à ce jour) ;
•diminution de 99 % du coût du traitement par CAR (1 cordon = 100 doses) ;
•possibilité de traiter des hémopathies lymphoïdes T : les NK n’expriment pas le CD5, il n'y a pas de destruction fratricide des CAR-T cells.
Ces résultats restent très préliminaires mais témoignent de la vitesse à laquelle se font les innovations dans le domaine de la thérapie cellulaire.
Diaporama SS8-2
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