Lymphomes folliculaires : l’allogreffe possible après idélalisib
L’utilisation des nouvelles thérapies orales a permis une nette amélioration de la prise en charge de nombreuses hémopathies. Leur maniement avant ou après allogreffe ne reste cependant pas toujours évident, notamment sur les risques vis-à-vis de la prise de greffe, le risque de toxicités supplémentaires et sur la GVHD. L’idélalisib, un inhibiteur de PI3K, est utilisé dans le lymphome folliculaire et la leucémie lymphoïde chronique en rechute. Néanmoins, il n’existe pas de données quant à son utilisation avant allogreffe.
L. Sellner et al. ont repris dans cette étude rétrospective les patients enregistrés dans la base EBMT ayant eu une allogreffe de CSH et traités au préalable par l’idélalisib. Au total, 38 patients ont reçu le traitement avant greffe dont les deux tiers juste avant la greffe comme bridge. L’ensemble est hétérogène sur l’utilisation (monothérapie ou non) et les conditionnements, la source de greffe, etc.
La reconstitution hématologique est bonne avec un délai médian de reconstitution des neutrophiles de 16,5 jours, délai identique pour les plaquettes. L’incidence d’aGVHD 2-4 est de 40 % et de 21 % pour la cGVHD (3 % sévères). Pour ceux qui ont reçu l’idélalisib juste avant la greffe, on ne note pas vraiment de différence avec une TRM de 8 % à 6 mois et une survie sans progression de 87 %. Il n’a pas été noté de toxicités inattendues.
En conclusion, malgré tous les travers de cette étude rétrospective et un recul encore court, les données nous permettent d’entrevoir que l’utilisation prégreffe de l’idélalisib est possible comme bridge à la greffe avec un taux important de patients en réponse. Il ne semble pas que l’utilisation prégreffe ait un impact sur de potentielles toxicités supplémentaires même si celles-ci ne semblent pas nulles, mais dans une population déjà lourdement traitée auparavant.
Diaporama OS1-6
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