Un nouveau traitement pour le virus respiratoire syncytial ?
Après allogreffe de CSH, les infections virales restent une source de morbimortalité non négligeable. Le virus respiratoire syncytial (VRS) est un virus de la famille des Paramyxoviradae, source chez les patients immunodéprimés d’un surrisque de complications respiratoires potentiellement graves. Il n’existe pas de traitement validé actuellement, en dehors éventuellement de la ribavirine (1).
Dans cette étude de phase IIB, M. Boeckh et al. ont étudié l’intérêt du presatovir dans les infections des voies aériennes supérieures à VRS chez les patients allogreffés. Les sujets devaient avoir des symptômes inférieurs à 7 jours sans anomalies détectées dans les 48 heures avant la randomisation. L’étude était randomisée de la façon suivante : presatovir 200 mg tous les 4 jours pour 5 doses totales contre placebo. L’endpoint associait la baisse de la charge virale à J9 et l’incidence d’une infection des voies aériennes inférieures dans les 28 jours suivant la mise en route. Au total, 185 patients ont été randomisés, 23 % des sujets de chaque bras ont été traités par ribavirine en association. Le presatovir a réduit la charge virale d’une différence de -0,33 log10 copies/ml (p = 0,04) et le taux d’infection des voies aériennes inférieures de 11 % contre 20 % (p = 0,11) dans le bras placebo (figure 1). L’analyse étant stratifiée en fonction du degré de la lymphopénie, il a été retrouvé un effet plus marqué dans le sous-groupe avec une lymphopénie sévère (< 200 cellules/µl) avec une réduction de 80 % des infections basses versus placebo (13 % contre 64 % ; p = 0,08) [figure 2]. En analyse multivariée, le traitement par presatovir est associé à une réduction de 49 % du risque de développer une infection des voies aériennes inférieures (HR = 0,51 ; p = 0,09) [figures 1 et 2]. Il n’a pas été retrouvé de différences dans les effets indésirables entre les 2 bras.
Le traitement par presatovir semble avoir un intérêt pour limiter les infections des voies aériennes inférieures basses sans ajout de toxicité importante. Il semble plus efficace en cas d’utilisation dans les phases précoces et chez les patients particulièrement immunodéprimés.
Référence
1. Deconinck E et al. How I manage respiratory syncytial virus, human herpesvirus 6 and adenovirus reactivation or infection after allogeneic stem cell transplantation: a report of the SFGM-TC. Pathol Biol (Paris) 2013;61(4):149-51.
Diaporama OS6-3
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