Des niveaux élevés de contamination au SARS-CoV-2 dans les toilettes des patients, du staff et les zones publiques des hôpitaux
Dans cette étude française présentée par le Dr Gabriel Birgand (Nantes), les auteurs ont réalisé une revue systématique de la littérature (MEDLINE, EMBASE, Web of Science) avec des articles détaillant la contamination aérienne à la Covid-19 dans des hôpitaux sur la période décembre 2019-juillet 2020. Au total, 17 articles ont été retenus. Les résultats montrent que 27,5 % (68/247) des échantillons d’air prélevés dans l’environnement des patients Covid-19 sont positifs (ARN-SARS-CoV-2), sans différence que l’on se situe en soins intensifs (27,8 %) ou non (27,3 %). Seulement 1,5 % (1/67) des échantillons prélevés à moins de 1 mètre des patients ont été testés positifs, et 6 % (4/67) pour ceux prélevés à une distance de 1 à 5 mètres. Dans les autres zones, le taux de positivité est de 23,8 % (5/21) dans les toilettes des patients, 9,04 % (20/221) dans les services, 12,4 % (15/121) dans les zones réservées au staff et 34,1 % (14/41) dans les zones publiques. Au total, 78 cultures virales ont été réalisées et 4 % (n = 3) étaient positives, avec un virus viable et capable de se reproduire, toutes issues d’un environnement proche des patients (3/39 ; 7,7 %) et hors USI. Les concentrations médianes d’ARN-SARS-CoV-2 étaient 10 fois plus élevées dans les toilettes des patients que dans les chambres (figure).
Les auteurs en concluent que l’air ambiant au contact des patients Covid-19 est fréquemment contaminé au SARS-CoV-2, mais avec peu d’éléments en faveur de leur potentiel d’infectivité. Ces résultats soulignent aussi la nécessité d’un nettoyage soigneux et des équipements protecteurs personnels dans les toilettes des patients, les zones réservées au staff et celles fréquentées par le public.