La déficience en zinc serait associée à un risque de mortalité augmenté dans l’infection à Covid-19
Cette étude rétrospective de l’équipe de Barcelone (Hospital Del Mar) s’est intéressée à l’association entre les taux plasmatiques de zinc (zincémie) et l’évolution de la maladie chez les patients infectés par la Covid-19 sur la période 15 mars 2020-30 avril 2020. Au cours de cette période, 611 patients ont été admis à l’hôpital : moyenne d’âge de 63 ans, 55 % d’hommes et un taux de mortalité de 14 % (n = 87). L’étude a inclus 249 patients, représentatifs de l’ensemble de la cohorte : la zincémie plasmatique moyenne était de 61 μg/dL. Chez les patients décédés, elle était significativement plus basse, à 43 μg/dL, versus 63,1 μg/dL chez les survivants. Des zincémies plus élevées étaient associées à des niveaux maximaux plus faibles d’IL-6 au cours de la période d’infection active. Après ajustement sur l’âge, le sexe, la sévérité de l’infection et l’administration d’hydroxychloroquine, l’analyse statistique montre que chaque unité d’augmentation de la zincémie à l’admission est associée à une réduction de 7 % (IC95 : 0,89-0,98 ; p = 0,0049) de la mortalité intrahospitalière. Avoir une zincémie inférieure à 50 μg/dL est en revanche associé à une augmentation de 2,3 fois (IC95 : 1,06-5,01 ; p = 0,034) du risque de mortalité intrahospitalière en comparaison avec des niveaux ≥ 50 µg/dL. Des résultats à confirmer, bien sûr, mais qui tendraient à montrer qu’une déficience en zinc est associée à une inflammation plus importante au cours de l’infection à Covid-19 (figure) et à une mortalité accrue.