La fatigue ressentie après une infection à SARS-CoV-2 apparaît indépendante de la sévérité de la maladie
Dans cette étude réalisée en Irlande (Dublin), 128 participants (âge moyen : 50 ans ; 54 % de femmes) ont été inclus de façon consécutive dans les 10 jours suivant la guérison d’une infection à SARS-CoV-2 : plus de la moitié (52,3 % ; 67/128) rapportaient une fatigue persistante. Les auteurs de l’étude se sont intéressés à la fatigue ressentie scorée par l’échelle CFQ-11 (Chalder Fatigue Score, score de 0 à 33), à la sévérité de l’infection (nécessité d’hospitalisation, admission en USI) et à différents marqueurs de l’activation immunitaire (leucocytes, protéine C-réactive, IL-6 et CD25s). Les résultats montrent que 55,5 % des patients ont été hospitalisés et 44,5 % ont pu rester à domicile. La fatigue n’apparaît pas liée à la nécessité d’hospitalisation. Il n’a pas non plus été retrouvé d’association entre la sévérité de l’infection Covid-19 (hospitalisation, oyxgénothérapie, admission en USI) et le niveau de fatigue ressentie. Pas de relation non plus avec les marqueurs de l’inflammation (leucocytes, LDH, protéine C-réactive) ou pro-inflammatoires (IL-6, CD25s).
Le sexe féminin et les antécédents d’anxiété/dépression étaient en revanche surreprésentés chez les patients avec une fatigue persistante : respectivement 67,2 % et 13,4 % (9/67) versus 1,6 % (1/61) pour ceux ne présentant pas de fatigue persistante (tableau).
Les auteurs de l’étude en concluent la nécessité de prise en compte et de dépistage précoce de ces patients présentant une asthénie persistante (fréquente, concernant plus de 50 % des patients) après résolution de la phase aiguë de l’infection à SARS-CoV-2.