Et comment se construit progressivement une médecine de précision pour les tumeurs neuroendocrines !
Actuellement, il n'existe pas de traitement réellement efficient sur les phéochromocytomes et les paragangliomes (PPGL) métastatiques. Dans un symposium portant sur les perspectives d'avenir pour ces pathologies, S Nöltling (Munich) a présenté ses derniers travaux sur la recherche de thérapies ciblées combinées et leurs résultats préliminaires prometteurs.
Rappelons que dans 30 à 40 % des PPGL, on identifie des mutations germinales, dans 40 à 50 % des somatiques et que 80 % de tous les PPGL peuvent être rattachés à un des 3 principaux clusters moléculaires ; cette étape d’identification est essentielle et préliminaire au choix de thérapies ciblées en fonction de l'algorithme thérapeutique retenu et de la progression tumorale(figure).
Son travail original a consisté à tester sur des cultures cellulaires de PPGL de murins et surtout humaines (n = 18) différentes molécules de thérapie ciblée aux doses thérapeutiques cliniques, seules ou combinées ainsi que les modifications des signaux moléculaires somatiques dans les cultures tumorales au regard des réponses aux thérapeutiques. Sans entrer dans le détail des résultats obtenus par molécule, on retient que l'association la plus efficace pour arrêter la croissance cellulaire a été l'évérolimus et un inhibiteur de PI3K, BYL719, même à petite dose, avec un effet synergique de la combinaison ; d'autres associations thérapeutiques apparaissent aussi pertinentes.