Cémiplimab + chimiothérapie courte + ipilimumab à faible dose pour les CBNPC avancés PD-L1 < 50 % ?
Le cémiplimab (anti-PD-1) utilisé en monothérapie améliore la survie globale (SG) par rapport à la chimiothérapie (CT) chez les patients atteints d'un CBNPC avancé avec une expression de PD-L1 ≥ 50 % des cellules tumorales, sans altération EGFR, ALK ou ROS1. Pour les tumeurs ayant une plus faible expression de PD-L1, les associations thérapeutiques sont nécessaires et la CT ainsi que les anti-CTLA-4 augmentent les effets de l'anti-PD-1 chez les patients atteints d'un CBNPC avancé.
EMPOWER-Lung 3 est une étude de phase III, randomisée en 2 parties, s’adressant aux patients atteints d'un CBNPC avancé, en 1re ligne de traitement, avec une expression de PD-L1 < 50 %, sans mutation actionnable. La 1re partie évaluait les associations potentielles à la CT et à un anti-CTLA-4.
Les patients ont été randomisés (1:1:1) pour recevoir une CT (doublet standard à base de platine) seule pendant 4 cycles ou associée au cémiplimab 350 mg toutes les 3 semaines, ou une CT (doublet standard à base de platine) pendant 2 cycles associée au cémiplimab 350 mg toutes les 3 semaines et ipilimumab (IPI) 50 mg toutes les 6 semaines pour 4 cycles. Le suivi se faisait jusqu’à 108 semaines ou progression. Les inclusions étaient stratifiées selon l’histologie (épidermoïde/non épidermoïde) et le taux d’expression de PD-L1 (< 1 %, 1-24 %, 25-49 %).
Le critère principal était la SG. Les critères d'évaluation secondaires comprenaient la survie sans progression (SSP), le taux de réponse objective (TRO), la symptomatologie rapportée par les patients et la tolérance.
Le bras cémiplimab + CT a été interrompu prématurément.
323 patients ont été inclus et les caractéristiques démographiques étaient comparables dans les 2 bras restants (âge, sexe, index de performance, histologie, métastases cérébrales, stade, taux d’expression de PD-L1).
Avec un suivi médian de 35,5 mois, la SG médiane a été de 20,1 mois dans le bras cémiplimab + CT + IPI contre 13,9 mois pour le bras CT seule (n = 106) (figure). La SSM médiane était de 6,4 contre 6,3 mois avec un HR de 0,813 (0,596-1,108). Le TRO était de 35,8 et 28,3 %, respectivement. La durée moyenne de la réponse était de 15,9 contre 6,3 mois.
Le profil de tolérance correspondait au profil d'innocuité connu pour cémiplimab, CT et IPI. Des événements indésirables apparus sous traitement (EIAT) de grade 3 ont été observés chez 43,1 % des patients cémiplimab + CT + IPI et 42,7 % des patients CT seule ; des EIAT entraînant l'arrêt du traitement à l'étude ou le décès ont été observés chez 4,6 contre 0 %, et chez 4,6 contre 4,9 %, des patients respectivement.
L’économie de 2 cycles de CT et une faible dose d’IPI semblent aboutir à un compromis intéressant d’efficacité/tolérance. Cette triple association pourrait donc devenir une option prometteuse en 1re ligne pour les patients atteints d'un CBNPC avancé avec une expression de PD-L1 < 50 %.