L’obésité : pour ou contre une prise en charge hospitalière ?
La session commence par un vote général : 59 % sont pour la prise en charge hospitalière des enfants obèses et 41 % sont contre. 2 brillants orateurs vont tenter de convaincre l’assemblée.
L’obésité est-elle une maladie ou un problème de société ?
Pour la prise en charge hospitalière : l’obésité est une maladie multifactorielle qui a pour conséquence de nombreuses comorbidités, même à l’âge pédiatrique : syndrome d’apnées du sommeil, diabète, stéatose hépatique, dépression, etc. Les besoins sont multiples et spécifiques et font intervenir de nombreuses professions médicales mais aussi paramédicales (ergothérapeutes pour l’adaptation de la taille du lit, des chaises, assistante sociale, etc.). Même si la chirurgie bariatrique est la technique la plus efficace sur la baisse de l’IMC par rapport aux programmes d’éducation thérapeutique, celle-ci est également pourvoyeuse de nombreuses comorbidités et n’est pas la solution ultime et unique à la prise en charge de l’obésité. La prise en charge hospitalière permet de coordonner les différents intervenants en donnant une cohérence à la prise en charge, et notamment de s’occuper de l’entourage familial de l’enfant obèse (assistante sociale). Pour les obésités syndromiques, la spécificité de la prise en charge rend indispensable l’expérience hospitalière. De nouvelles thérapeutiques peuvent être testées chez ces patients dans le cadre de protocoles de recherche, et ceci ne peut se faire qu’en milieu hospitalier.
Cependant… Combien d’entre vous suivent des enfants obèses, qui, malgré votre prise en charge, continuent à prendre du poids ? L’obésité infantile est un problème de société (pauvreté, éducation…), et sa prévalence dépasse les capacités d’accueil hospitalières, sans compter le coût qu’elle génère. Des améliorations de la prévention primaire au sein de la société sont indispensables.
Conclusion en demi-teinte : toutes les obésités ne nécessitent pas une prise en charge hospitalière, mais il est nécessaire de savoir détecter celles qui en ont besoin. Cela passe également par une meilleure formation des médecins !