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Immunité innée, immunité adaptative, mémoire immunitaire, immunité entrainée, je n’y comprends plus rien !!!

D'après Curtis et al., Netea ESPID 2020 Symposium 7, actualisé


Depuis quelques années à l’ESPID, des présentations intéressantes avaient souligné les effets collatéraux positifs de certains vaccins. Le meilleur exemple était certainement la vaccination contre la rougeole qui avait réduit la mortalité infantile dues aux infections, bien au-delà de la simple prévention de la mortalité liée directement à la maladie. En effet, depuis bien longtemps on savait que l’infection par le virus sauvage de la rougeole était immuno-déprimante, mais on a appris secondairement qu’elle entrainait une amnésie immunitaire : les patients infectés redevenant « naïf » vis-à-vis de pathogènes contre lesquels ils étaient déjà immunisés, expliquant ainsi la surmortalité observée. 

(Mina MJ. J Infect. 2017;74:S10-S17. doi: 10.1016/S0163-4453(17)30185-8.PMID: 28646947) 

De même plusieurs études avaient suggéré que la vaccination par le BCG avait réduit dans certains pays en voie de développement, la mortalité et la morbidité liées aux autres maladies infectieuses. Cet effet collatéral positif était inexpliqué pendant longtemps. Depuis quelques mois le rôle de l’immunité innée « entrainée » a été en exergue et pourrait jouer un rôle dans la protection contre le SARS-CoV-2.

(de Castro MJ. Clin Infect Dis. 2015 Jun;60:1611-9. doi: 10.1093/cid/civ144. Epub 2015 Feb 27.PMID: 25725054)

En dehors des téguments et des microbiotes (effet barrière) la défense contre les agents pathogène repose sur l’immunité innée et l’immunité adaptative (ou acquise).

L’immunité innée repose sur de nombreuses cellules : macrophages, polynucléaires neutrophiles, éosinophiles, basophiles, cellules tueuses, cellules présentatrices d’antigènes… et probablement de très nombreuses autres cellules dont les cellules épithéliales. Les agents pathogènes sont reconnus comme « étrangers » et inhibés ou détruit par une réponse non spécifique, rapide et efficace (à condition que la quantité de pathogène ne la déborde pas). Par contre il n’y a pas de mémoire immunitaire. Bien entendu, l’immunité innée « collabore » avec l’immunité adaptative notamment grâce aux cellules présentatrices d’antigènes.

L’immunité acquise repose sur les lymphocytes B (sécrétrices d’anticorps) et T, est extrêmement efficace, mais nécessite 10 à 14 jours pour être activée. Elle est spécifique d’un agent pathogène et s’accompagne d’une mémoire immunitaire permettant de raccourcir les délais de réponse en cas de nouvelle infection avec le même pathogène. 

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Ce qui est nouveau depuis quelques mois est qu’on a mis en évidence que cette immunité innée pouvait être plus efficace lorsqu’elle était « entrainé » par des infections préalables ou des vaccins comme le BCG.  Ceci est due à une déroulement plus rapide de la chromatine et aboutit à une sécrétion plus importante de cytokines ainsi une élimination plus rapide des pathogènes.

Les enfants présentant plus souvent des maladies virales et bactériennes étant plus souvent vaccinés que les adultes, c’est peut-être une des explications à la plus grande résistance des enfants au SARS-CoV-2.

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