Performances diagnostiques d’une signature protéique pour différencier infections virales et bactériennes
Différencier les infections virales et bactériennes est une problématique quotidienne en pédiatrie, et permettrait d’améliorer de façon majeure la prise en charge des pathologies infectieuses communautaires de l’enfant, tout en réduisant potentiellement les prescriptions antibiotiques.
L’objectif de cette étude était de valider les performances diagnostiques d’une signature protéique dans le diagnostic des infections bactériennes versus virales, tout en évaluant l’impact sur les prescriptions antibiotiques. Un essai contrôlé, randomisé en double aveugle a été mis en place, incluant des enfants de plus de 90 jours de vie en Allemagne et en Italie, avec une fièvre isolée ou une infection respiratoire aiguë. L’étiologie infectieuse était déterminée par un groupe de 3 experts sur la base des paramètres clinicobiologiques des enfants. La signature reposait sur l’interféron gamma induit par l’IL-10, la CRP et le TRAIL (TNF-related apoptosis induced ligand).
Parmi les 732 enfants inclus entre 2017 et 2018, 628 (86 %) ont été classés en “infection virale” et 104 en “infection bactérienne” par le comité d’experts. La signature permettait de discriminer les infections bactériennes et virales avec une sensibilité de 94 %, une spécificité de 94 %, une valeur prédictive positive de 73 % et une valeur prédictive négative de 99 %. Ces performances permettraient de réduire potentiellement les prescriptions inappropriées d’antibiotiques pour infections virales de 30 à 9 %.
En conclusion, ces résultats suggèrent qu’une signature protéique offre des performances diagnostiques très intéressantes dans la distinction des infections virales et bactériennes, avec un potentiel de réduction substantielle des prescriptions antibiotiques inutiles en pédiatrie communautaire.