Vacciner la mère pour protéger le nouveau-né
La vaccination antitétanique illustre l’intérêt majeur de vacciner les femmes enceintes pour protéger leur nouveau-né. La généralisation de cette vaccination a permis de diminuer de 96 % les cas de tétanos néonatal (figure 1).
Aujourd’hui la vaccination contre la grippe est largement recommandée pendant la grossesse dans les pays industrialisés avec un double objectif : éviter des formes sévères de grippe chez la femme enceinte et protéger le nouveau-né. De plus en plus de pays préconisent également de vacciner les futures mères contre la coqueluche au deuxième ou au troisième trimestre de la grossesse. Les anticorps maternels de type IgG et IgA passent en effet la barrière placentaire et protègent le nouveau-né et le nourrisson avant qu’il ne soit lui-même en âge d’être vacciné.
Une étude récente (Healy CM et al. Vaccine 2020) a montré que la demi-vie des anticorps maternels est comprise entre 29 et 36 jours (figure 2). Malgré cette demi-vie courte et bien qu’une certaine variabilité individuelle soit observée, les taux d’anticorps semblent suffisants pour protéger les nourrissons de la coqueluche au moins jusqu’à l’âge de 2 mois, moment où la vaccination du nourrisson doit être initiée.
Après le tétanos, la grippe et la coqueluche, on attend les vaccins contre le VRS et contre les streptocoques du groupe B, en cours de développement, qui pourraient aussi être administrés à la femme enceinte pour protéger les nouveaux-nés et les petits nourrissons.