Infections invasives à pneumocoque récidivantes chez l’enfant
Les infections invasives à pneumocoque récurrentes sont peu fréquentes, et révèlent souvent un déficit immunitaire sous-jacent. La plupart des études sur le sujet ont été effectuées avant l’implémentation du vaccin conjugué à 13 valence (PCV13). L’objet de ce travail était de décrire le profil clinique et microbiologique de ces patients, ainsi que les facteurs associés au risque de récurrence en cas d’infection invasive à pneumocoque.
Cette cohorte prospective a été constituée de 2006 à 2018 par l’Agence nationale de santé publique anglaise (Public Health England), avec une récurrence définie comme la survenue d’au moins 2 cas d’infection invasive pneumococcique documentée.
Parmi les 4 712 cas d’infections invasives pneumococciques inclus durant cette période ayant survécu au premier épisode, 105 (2,2 %) ont présenté une récidive.
L’âge médian était d’1 an pour le premier épisode, et de 3 ans pour la récidive.
Une comorbidité était identifiée chez 80 % des enfants avec infection récidivante, versus 31 % pour ceux n’ayant pas récidivé.
La présentation clinique en cas de récurrence était une septicémie (34 %), une méningite (29 %) ou une atteinte pulmonaire (28 %).
Le risque de récurrence était significativement augmenté en cas de déficit immunitaire ou de pathologie maligne préalablement diagnostiqués (OR = 13 ; p < 0,001) ou en présence d’une autre comorbidité (OR = 5 ; p < 0,001).
Enfin, les sérotypes impliqués en cas de récidive à la suite de l’implémentation du PCV13 étaient inclus dans le vaccin polysaccharidique à 23 valences dans 50 % des cas.
Cette étude met en évidence le risque de récidive, notamment le risque majeur de récidive en cas de comorbidité ou de déficit immunitaire sous-jacent à l’ère du PCV13, et montre que 50 % de ces récidives impliquent des sérotypes couverts par le vaccin polysaccharidique à 23 valences, mettant en évidence l’importance de la vaccination dans cette population spécifique.